La critique de Prometheus, le film de Ridley Scott
Cinéma / Critique - écrit par Guillaume, le 30/05/2012 (Tags : film alien prometheus scott ridley david cinema
Dans Prometheus, Ridley Scott se penche sur la création de l'espèce humaine. En se plaçant dans le même univers que celui d'Alien, avant les événements relatés dans le dit film, le réalisateur promet de nous faire palpiter à l'unisson d'une équipe d'archéologues new age qui cherchent des réponses.
Quarante-deux ? Peut mieux faire !
Elizabeth Shaw (Noomi Rapace) et Holloway (Logan Marshall-Green) ont trouvé, sur Terre, un indice leur permettant de localiser le berceau des créateurs de l'humanité. Passés en cryogénie, ils se réveillent à deux pas de leur destination et membres d'une expédition scientifique financée par la grande corporation Weiland (Guy Pearce).
C'est alors que la fascination de l'exploration, la peur de l'inconnu et la violence du connu entrent en jeu.
Ça chauffe sur le pont du Prometheus.
Oh, mais celui là il n'a pas la tête allongée !
Après une séquence introductive permettant de plonger tête baissée mais de façon didactique dans le film, on assiste avec fascination à la découverte de la nouvelle planète par l'équipe à taille humaine. L'excitation est communicative, malgré les artefacts croisés, assez flippant, faisant fortement écho à un huitième passager qu'on aurait préféré laisser au rang de cauchemar.
N'en doutez pas, ici la menace sera réelle, le gore présent par touches parcimonieuses et l'angoisse n'aura pas le temps de monter, l'action prenant le pas.
C'est avec une certaine déception que l'on voit Prometheus défiler. L'univers bien planté, prometteur, se montre grandiose, entraînant, tandis que l'on peine à bien comprendre le propos du réalisateur. Quel message a voulu faire passer Sir Ridley ? Quel genre de film a-t-il souhaité faire ?
A vaincre sans péril...
On s'attendait bien naturellement à mourir de trouille, à angoisser à chaque plan de caméra, à avoir plus peur d'entr'apercevoir un bout de menace indicible que de voir son action. En clair, on s'attendait à ce que Prometheus soit un film provoquant la claustrophobie. Mais il n'en est rien. Très rapidement l'ennemi a une forme bien définie, très éclairée à l'écran, si bien que si le côté reptilien n'est pas très ragoutant, on ne peut nier que la peur n'est plus de la fête. On va assister à de l'action un peu gore (notamment une extraction de corps étranger pas très sexy), du déferlement de mort implacable, mais rien qui ne saura nous faire frissonner le poil avec efficacité.
Pourtant, tous les éléments sont là pour faire mouche : les secrets de la corporation, le robot humanoïde (Michael Fassbender aka David), les décors sombres et un peu fous, la menace implacable, le tout servi par une brochette d'acteurs efficaces malgré des rôles pas franchement à oscars.
Noomi Rapace paumée dans un couloir sombre et funeste.
... on triomphe sans gloire
Alors, sans être une déception incommensurable, Prometheus se révèle un peu faible. On ne parvient pas à comprendre où Ridley Scott veut en venir. On se sent davantage devant un spin of pas très inspiré que devant une œuvre complète, indépendante et majestueuse. On sort de la projection en pensant "Et alors ?", comme si on n'avait vu que la première partie et qu'après l'entracte on allait profiter de la suite.
Peut-être aurait-il été sage de prendre davantage son temps. Profiter de la répétition, des moments de répits, pour faire monter la mayonnaise ?
C'est bien dommage car Sir Scott est admirable quand il crée des univers de science-fiction : les décors, le souci du détail, les intérieurs... tout est crédible. On est dedans, on admire le paquet cadeau, on va même jusqu'à sourire largement en déballant, mais on ne peut s'empêcher de se demander à quoi ça va bien servir.
Peut-être la réponse est-elle là ? Tout est vain, à l'image de l'humanité. Happy ending ?