Les Brigades du Tigre
Cinéma / Critique - écrit par weirdkorn, le 13/04/2006 (
Le tigre n'est-il pas censé être un animal vif, féroce et gracieux dont la beauté n'a d'égal que son sens de la prédation ? Quoiqu'il en soit, le réalisateur n'en a probablement jamais vu et ses seules connaissances zoologiques doivent se limiter aux limaces et autres escargots qui mangent les plantes de son balcon. Pour sa défense, les deux animaux sont difficilement différenciables l'un de l'autre. N'avez-vous donc jamais vu l'oeil carnassier d'un escargot prêt à attaquer une feuille de géranium ? Non ? Alors regardez les brigades du tigre et vous verrez.
Au vu de l'introduction et de la petite phrase de la note, ce n'est pas bien compliqué de voir la direction de la critique. Arrêtons les bavardages et mettons fin au suspense : qu'est ce que ce film est leeeeeeeeeeeeeeeeeent (rajoutez encore des e). Mais pas lent dans le genre qui ne passe pas vite, là c'est du lent qui donne envie de ronger sa propre épaule afin de s'arracher le bras pour le balancer à l'écran sur des personnages tellement statiques qu'une statue de cire serait vivante face à eux. A moins de prendre 10 tasses de café, 3 bouteilles de Coca, une boîte d'amphétamine et la triple dose nécéssaire à un cycliste pour faire Annecy - Alpe d'Huez, je défie quiconque de ne pas s'endormir, s'assoupir, bailler, roupiller ou somnoler devant un tel film. Sinon, on peut toujours s'occuper au jeu du « combien de fois peut-on regarder une montre en deux heures ». Si vous voulez battre le record, il vous faudra dépasser la centaine.
Mis à part ce rythme moins vivant qu'un encéphalogramme plat, que peut-on trouver dans les brigades du tigre ? Facile : un scénario aussi passionnant que la coupe de cheveux de Fabien Barthez, des acteurs moyens (bien que Clovis Cornillac ait tendance à tourner vers le mauvais), des dialogues nullards (sauf une réplique bien trouvée) et une musique horripilante. Il ne reste que la reconstitution historique et la maîtrise de deux pauvres petites explosions pour sauver le film de la ressemblance avec un téléfilm de première partie de soirée. Quoique le téléfilm est meilleur : plus court, mieux rythmé et au moins on n'a pas à se déplacer pour le voir. Un canapé est bien plus confortable qu'une salle de cinéma pour s'allonger.
Comment peut-on faire un film à ce point interminable, comme s'il était diffusé dans une dimension où le temps n'existait plus. Les brigades du tigre ne comporte ni tigre dans le moteur, ni oeil de tigre et pas même de Frosties qui auraient pu être une source énergisante bienvenue. Insomniaques, vous savez ce qu'il vous reste à regarder.