Blood : The Last Vampire
Cinéma / Critique - écrit par Guillaume, le 02/07/2009 (Tags : blood vampire last films film animation manga
Comment une histoire où vengeance, vampires et action à tambour battant se croisent peut-elle être aussi ennuyeuse ?
Une écolière arborant des armes tranchantes sur une affiche couleur sang, avec un titre sanguinolent parfaitement centré, autant d'indices qui ont généralement raison de nous. On imagine assez clairement l'insondable profondeur du film, plus absente qu'obscure... Pourtant, The Last Vampire, le sous-titre, fait mouche. Nous qui adorons les prédateurs aux dents longues, on ne peut décemment pas esquiver un film qui les évoque.
Lost in SmokeRappelez-vous, on avait même, à l'époque, réussi à apprécier le premier quart d'heure de Blade, avec Wesley Snipes, sidéré par cette séquence de boîte de nuit qui culminait par une douche de sang propulsée par le circuit incendie. Le mythe du vampire semblait avoir bien consommé la modernité.
Ici, dans Blood : The Last Vampire, on a aussi le sentiment que Chris Nahon a souhaité actualiser le mythe du Vampire en se concentrant sur ce qui caractérise le plus notre cinéma contemporain : l'action. C'est tout naturellement que Saya, vampire de son état, élimine impitoyablement tous ses congénères qu'elles considère contre-natures, dans le but ultime de faire la peau à la patronne des vampires, qui tue d'une pichenette.
Vous me direz que c'est léger comme script ? Que nenni, on assistera aussi à de grosses bagarres et à des affrontements contre des ennemis métamorphes capables de s'enfuir à tire-d'ailes.
On commence à entrevoir l'esprit dans lequel le film a été réalisé. Les faits sont là pour confirmer nos doutes : Blood est un vaste clip où les effets graphiques sont utilisés à outrance, d'une manière malheureusement déjà dépassée. Qui souhaite revivre les années 90 et ses films postproduits à coup d'effets grossiers ?
Les vampires qui se transforment en gargouilles en trois dimensions, plutôt risibles, font la nique aux couleurs qui traversent l'image et aux tentatives de faire jeune, juste pour le fun. De temps en temps la mise en scène, la composition délivrent un visuel agréable, voire même maîtrisé, mais à peine aperçue, l'impression de réussite s'envole, malmenée par le rythme à tambour battant de l'ensemble.
Ca respire le bâclage en régle.
On pourrait rétorquer à ces critiques en faisant mention d'un parti pris de l'action sur les chapeaux de roues. Si seulement c'était vrai. Si seulement Blood n'était pas l'un des premiers films où malgré l'action constante on s'ennuie. Bâiller alors que les épées tranchent les chairs, c'est assez déstabilisant. Pourtant la violence du combat est tellement monotone qu'il ne peut en être autrement.
Malgré ce tableau bien noir, reste quelques saynettes qui rendent hommage au cinéma de Hong-Kong façon Drunken Master où le vagabond ou le grand-père se révélaient être des machines à tuer à la fois ridicules et respectables. On rigole alors de bon coeur. Mais c'est bien là toute la réjouissance que promet le dernier Vampire.