6/10Benjamin Gates et le trésor des Templiers

/ Critique - écrit par Nicolas, le 23/12/2004
Notre verdict : 6/10 - Gates Pride (Fiche technique)

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Gates Pride

Il n'y a pas à chercher plus loin que le bout de son nez. L'idée centrale du film, celle qui a engendré des heures et des heures d'écriture/ré-écriture, on la repérait dès la bande-annonce. Un pari insensé, une sacrilège innommable, en un mot le parfait petit prétexte au film d'aventure/suspense : le vol d'un document aussi historique que la déclaration d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique. Après, plus qu'à peaufiner le casting : Nicolas Cage, dont c'est la quatrième collaboration avec le charismatique producteur Bruckheimer ; Diane Kruger, la blonde/yeux bleus la plus cotée d'Hollywood ; et Sean Bean, histoire de ne pas oublier les fans du Seigneur des Anneaux. Le réalisateur ? Qui se fiche du réalisateur dans un cas pareil ?

Depuis plus de 200 ans, la famille d'illustres historiens Gates vouent leur existence à la recherche d'un fabuleux trésor caché Dieu sait où. Une chimère, pour le reste de la planète, que Benjamin (Nicolas Cage), le petit dernier de la lignée, entend bien découvrir et jeter à la face du monde. Et ses plus grands espoirs semblent se concrétiser lorsqu'il parvient à mettre la main sur la Charlotte, un navire perdu dans les glaces depuis des dizaines d'années, le premier d'une longue série d'indices qui impliqueront, pour le bon déroulement de la quête, le vol de la déclaration d'indépendance...

Six ou sept générations d'une famille de cinglés courant après un gigantesque trésor que nul ne soupçonne l'existence, avec pour seul indice trois ou quatre mots en anglais griffonnés sur un bout de papier. Et en une seule (génération de cinglés), le mystère sera complètement résolu. Un indice en amenant désespérément un autre, Benjamin remonte la piste dans l'intérêt national et communautaire, jusqu'à dérober la précieuse déclaration d'indépendance selon lui porteuse « d'une carte au trésor invisible ». De quoi faire rire miss Abigail Chase (belle, célibataire, compréhensive, nom à coucher dehors, et conservatrice de musée de surcroît), mais pas bien longtemps. National Security, c'est un peu ça : Une hypothèse incroyable provenant d'un indice pratiquement introuvable, qui elle-même sera récompensée par un autre indice. Le gros avantage : le suspense est maintenu à de bonnes températures et les deux heures s'évaporent comme si elles en duraient une seule. La grosse contrepartie, c'est que justifier un périple aux quatre coins de la planète ne coïncidait pas vraiment avec cette idée de "Trésor national". Ceux qui comme moi espéraient un sous-Indiana Jones, voire même un sous-Alan Quatermain, seront déçus d'apprendre que l'intrigue reste profondément attachée à sa patrie natale, en pleine captivité urbaine. Benji tient plus du rat de bibliothèque que du solide baroudeur, ceci explique peut-être cela. Ce qui ne l'empêche pas de s'adjoindre les services presque anecdotiques d'une ex-Hélène de Troie le vent en poupe, et dénicher Dieu seul sait comment le seul partenaire américain au monde à la fois super-compétent et super-blagueur. Face à cette fine équipe, la justice américaine bien sûr, pas franchement à cran mais juste de quoi engager le joli costard d'Harvey Keitel ; et Sean "Boromir" Bean, nettement plus intéressé par le trésor, mais pas excessivement vindicatif non plus.

Une sympathique chasse au trésor en zone urbaine, assez bien fichue pour ne pas trouver le temps long et s'ennuyer ne serait-ce qu'une dizaine de minutes. On reste dans les eaux territoriales du divertissement d'assez petite envergure mais, le genre se faisant rare, on s'y baigne volontiers.