500 jours ensemble
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 20/09/2009 (Tags : film tom jours amour summer ensemble histoire
Une comédie romantique qui se défend d'en être une, et préfère évoquer le caractère potentiellement éphémère des relations amoureuses. Sympathique et léger.
Les scénaristes Scott Neustadter et Michael H. Weber sont des nouveaux venus à Hollywood ; après avoir exécuté honorablement la commande « Panthère rose 2 », ils signent ici un script bien plus personnel, puisant dans leur expérience à tous deux pour en tirer une synthèse de la relation amoureuse. Pas celle qui dure toute
"Dis, on s'emballe ?"une vie, juste celle qui naît, fleurit et meurt, quitte à faire mal.
Il y a 10 ans, Joseph Gordon-Levitt avait "10 bonnes raisons de te larguer". Aujourd'hui, il rencontre Zooey Deschanel et ils vont passer "500 jours ensemble". Aucun rapport entre les deux films, en-dehors de leur numérologie et de leur côté "comédie romantique mais pas exactement". Tom est donc un jeune homme bercé de candides certitudes sur l'amour, et croit à l'existence de la femme de sa vie, qu'il pense avoir identifié sous les traits de sa nouvelle collègue Summer. Un prénom estival pour une compagne radieuse. Mais le lien qui l'unit à la jeune fille ne durera que 500 jours, qui nous sont contés dans le désordre, de la rupture à la passion en passant par la rencontre...
Si l'idée de mélanger les étapes de la relation peut renvoyer au film de François Ozon 5x2 (qui partait de la fin pour remonter jusqu'aux premiers jours), le traitement est ici bien plus badin, et se pare des codes les plus rebattus de la comédie romantique à l'américaine : le héros empoté, l'héroïne pétulante et pleine de caractère, les potes losers qui s'obstinent à dispenser des conseils dans un domaine dont ils ignorent tout... Les scènes s'égrènent au rythme d'une pop anglo-saxonne bienvenue, évoquant High Fidelity pour sa légèreté pas toujours synonyme de comédie, et pour son évocation de la rupture amoureuse vécue du
"Non mais dis, sérieux, on s'emballe ?"côté masculin. Le charisme de Joseph Gordon-Levitt laisse à désirer : enfant-star en 1992 dans Et au milieu coule une rivière, il est devenu depuis un second rôle convenable (on l'a vu cet été dans G.I. Joe) mais n'est pas réellement une tête d'affiche ; on se raccroche sans peine à Zooey Deschanel, autrement plus éveillée, qui fait pétiller l'ensemble du film sans avoir à fournir trop d'efforts.
Si les situations sentent souvent le vécu, et rappelleront à coup sûr des souvenirs à la plupart des spectateurs, aucune n'est particulièrement mémorable, et l'effet puzzle de la ligne temporelle empêche d'observer une réelle progression dramatique (ils sont ensemble, ils ne le sont plus, ils se rencontrent, ils se séparent, ils sont ensemble, etc.). La réalisation est assurée par l'homme de clip Marc Webb (on lui doit des vidéos de Green Day, 3 Doors Down...), qui saupoudre sporadiquement le film d'idées visuelles (un ou deux split-screens, une séquence en comédie musicale...), sans pour autant parvenir à lui donner une identité globale. Le résultat est frais, sympathique, et constitue un agréable divertissement de fin d'été. Nul doute que le deuxième long métrage de Marc Webb, avec son titre Age of Rage, abordera des contrées plus féroces...