Zombie Lover : l'amour qui fait mal
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 04/05/2011 (Tags : zombie film zombies femme amour image films
Un drame intimiste sur le deuil, les sentiments, la difficulté d’être et d’aimer. Oh, et il y a un zombie. Un peu frotte-nombril et maladroit, mais tout de même attachant.
La jaquette évoque Shaun of the Dead, la fameuse "comédie romantique avec des zombies", et surtout Fido, avec son appariement d’un mort-vivant et d’une personne normale.
Pourtant, Zombie Lover (Make-out with Violence, ce qui pourrait se traduire par "roulage de pelle avec violence") n’a rien d’une comédie… et à bien y regarder, même l’aspect horrifique/fantastique occupe la portion congrue du métrage ! Le projet a connu une gestation difficile : production indépendante dont le tournage s’est étalé sur quatre ans, le film des Deagol Brothers (inconnus au bataillon) a vu son scénario plusieurs fois remodelé, remplaçant de vrais jumeaux par des faux, une armée de zombies par un seul individu, oblitérant un rôle du montage final, etc. Le résultat est un peu maladroit, légèrement prétentieux, mais suffisamment sincère et original pour mériter un coup d’œil. Certains festivals l’ont chouchouté : Grand Prix du Jury au festival du film d’Atlanta 2008, Meilleur Film au Magnolia Independent Film Festival 2009, trois prix au festival de Nashville…
La disparition inexpliquée de la jeune Wendy plonge dans le deuil son entourage : ses amies Addy et Anne Haran, son boyfriend Brian, et le trio des frères Darling composé du marmot Beetle et des deux jumeaux Patrick et Carol. La géométrie des sentiments suit un fil où l’on trouve bien peu de réciprocité, car Wendy était croque de Brian, à l’instar de sa meilleure amie Addy, dont Carol est amoureux, tandis qu’il est convoité par Anne Haran ; Patrick, quant à lui, en a toujours pincé pour Wendy. Lorsqu’il retrouve cette dernière, réduite à l’état de zombie pour une raison inconnue, il décide de la cacher avec l’aide de ses frères.
Si le scénario présente une certaine similitude avec Braindead (cacher des zombies chez soi pour s’en occuper, pour nier la mort des gens qu’on aime), le traitement est radicalement différent : l’accent est mis de façon assez sérieuse sur la difficulté du deuil, la complexité des relations, la
gestion des sentiments chez les jeunes adultes… Au bout du compte, la Wendy morte-vivante occupe assez peu l’écran, est l’histoire de la relation malsaine que Patrick entretient avec elle aurait sans doute mérité d’occuper une place plus centrale. L’équilibre du film s’en trouve un peu malmené, mais l’ensemble se regarde avec intérêt, boosté par une musique pop sympathique et par quelques jolies trouvailles visuelles.
Les bonus valent le détour : outre le commentaire audio des réalisateurs, on y trouve un bon paquet de scènes coupées présentées par les acteurs du film (30 minutes en tout), ainsi que trois morceaux composés par le groupe How I Became the Bomb, mais finalement retirés de la bande-originale (le commentaire vidéo du compositeur est particulièrement amer à ce sujet).