xXx
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 15/10/2002 (Tags : porno bontrager film options video vtt sexe
Surtout furious
Pour (Team) Riders, le casse est un sport extrême. Pour xXx, de Rob Cohen, la philosophie est sensiblement la même à ceci prêt qu'il préfère l'appliquer à l'espionnage. Ou comment se débrouillerait James Bond s'il n'était pas un bel Anglais intègre et professionnel. La comparaison s'amorce directement, bien que peu évidente au départ, pour finalement laisser présager des potentielles suites tel son homologue. Pas forcément un mal, reconnaissons-le.
Xander « X » Cage (Vin Diesel), hors-la-loi adepte du sport extrême, se fait coincer par Gibbons (Samuel L. Jackson) de la NSA (National Security Agency). Effrayé par l'idée de moisir au fond d'une geôle, il accepte de devenir le temps d'une mission un agent infiltré parmi un groupe de terroristse européens, baptisé Anarchie 99. Comme une vipère au milieu d'autres vipères, Xander se fond dans la masse et devient proche du leader Yorgi...
La bande l'annonçait, une nouvelle race d'agents secrets arrive avec xXx. Pour traduire, cela signifiait que James Bond pourrait bientôt aller se rhabiller, les Etats-Unis avaient maintenant leur propre héros bourré de gadgets et compétent comme pas deux. Tatouages imposants sur les deux bras, manteau rembourré de fourrure, crâne rasé façon «Monsieur Propre», le fossé est profondément creusé avec le bel Anglais en costard au sourire ravageur. Pourtant, à maintes reprises, la distance qui les sépare se rétrécira, pour finalement presque se confondre. Peut-être xXx cherchait-il d'un certain point de vue à parodier son confrère..? Passe encore qu'il y ait une superbe nana bottée façon séductrice, que Xander va évidemment séduire (après tout, citez-moi un film d'action où le héros ne finit pas avec la fille). Mais vient le noyau du film, qui comme chacun pourrait s'en douter ne tient pas (du tout) sur le scénario. Quelle est la meilleure façon d'échapper à une armée colombienne surarmée en pleine nuit.. ? Enfourcher une moto et sauter par dessus les barbelés (et les maisons en feu, et les soldats armés de mitraillettes, etc.) pardi ! Dès qu'il est possible de faire les choses simplement, X remet rapidement les pendules à l'heure : vous vous êtes assis pour en prendre plein les yeux, nous allons vous décoller la rétine. Quitte à frôler parfois le ridicule, sans jamais véritablement passer de l'autre côté de la barrière, et à volontairement oublier tout semblant de crédibilité. LA scène clé du film en fait partie, une descente en snowboard poursuivi par une avalanche pas gentille du tout, très impressionnante, très bruyante (mon fauteuil tremblait), et surtout très exagérée. Mais au diable la pudeur, Bond peut retourner au simulateur avec ses skis, Xander l'explose puissance dix. Dernier clin d'oeil évident, la fameuse voiture «couteau-suisse», flanquée de son (jeune) préposé aux gadgets, en rajoute dans le comparatif, même si finalement elle ne sera pas d'une grande utilité à notre beau tondu.
Amateur de belles intrigues cousues, de sentimentalisme, ou d'humour fin, passez votre chemin ! Le bulldozer xXx joue sans aucun complexe la carte action «Too Much», ne baissant le rythme que pour remonter le volume un peu plus tard. Collé à un beau scénario, nul doute que Xander Cage deviendrait un personnage récurrent tel que l'est encore son pote James Bond. En attendant ce jour, les spectateurs en prendront plein les yeux. C'est déjà ça de pris.