Wayne's World
Cinéma / Critique - écrit par Filipe, le 10/07/2003 (Tags : wayne world film myers mike cinema garth
Deux adolescents ont transformé une cave en studio de télévision et y animent toutes les nuits une émission musicale diffusée sur un réseau câblé local. Un jeune producteur, séduit par leur aisance devant les caméras, leurs propos quelque peu débridés mais surtout leur véritable succès auprès des jeunes, décide de leur donner une vraie chance. Il leur offre leur premier vrai studio télé. Et leur premier chèque.
Inutile de mobiliser trop de neurones pour visionner les aventures de ces deux énergumènes que sont Wayne et son fidèle destrier, Garth. Les quelques premières répliques calembouresques sont suffisamment évocatrices. Wayne's World n'est qu'un teenage movie de plus. Au programme, de remarquables spécimens d'adolescents en crise, de charmantes demoiselles (Tia Carrere et Lara Flynn Boyle en tête) et quelques odieuses personnes adultes dans des situations cocasses qui n'en demandent pas trop aux capacités de réflexion d'un public majoritairement jeune.
Wayne's World n'a oublié aucun de ces critères et s'illustre par la finesse de ses répliques, la tristesse de ses personnages et la quasi-inexistence de son scénario. Le film s'impose en tant que tel : un pur divertissement, dont la niaiserie et la stupidité ne sauraient jamais plus avoir d'égal au cinéma. Encore que. Certes, chacun s'accordera à dire que les deux principaux agités (Mike Myers et Dana Carvey) s'en sortent à merveille dans leurs rôles de stars déjantées du petit écran local. Certes, il a également dû être question d'introduire une certaine forme de parodie. Le résultat est éreintant. Les personnages n'ont rien à dire. Pour se défaire de cette impression particulièrement détestable de vivre des instants visiblement inutiles, il suffit de détourner son regard et d'oublier le plus vite possible Wayne et son monde qui n'a aucun sens.
Il aurait été question de mettre en avant les procédés malhonnêtes de certains producteurs et de dévoiler l'envers du décor d'un univers corrompu, celui de la télévision. Malheureusement, la crédibilité n'est pas au rendez-vous. 800 000 d'entre-vous doivent s'en mordre les doigts. Tout ce qu'on attend d'une comédie n'apparaît pas. Pas même lors du dénouement, qui se voulait pourtant original, lui aussi. Inutile de revenir sur la piètre qualité de la version française. Nous devons tout de même l'adaptation de Wayne's World à Alain Chabat et Dominique Farrugia.
A moins que mon esprit ne m'ait dupé. S'agissait-il de rire ?