On va s'aimer
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 15/06/2006 (Tags : aimer france montagne gilbert amour toujours envoler
Adaptation du film espagnol El Otro lado de la cama (2002), On va s'aimer brille par les interprétations de ses quatre acteurs principaux. Drôles et talentueux, Julien Boisselier (Clara et moi), Alexandra Lamy, Mélanie Doutey (Il ne faut jurer... de rien!) et Gilles Lellouche (Ma vie en l'air) apportent douceur, fraîcheur et sensibilité à un propos sur le couple somme toute assez commun. Grâce à des dialogues et quiproquos souvent cocasses, la réalisation de Ivan Calbérac (Irène) provoque de nombreux rires chez les spectateurs. Particulièrement pertinentes, un bon nombre de paroles touchent toute personne qui a déjà connu la vie de couple.
Comme dans une multitude de films français produits depuis plus de trente ans, On va s'aimer offre une dose de réflexion sur des individus modernes qui se cherchent des repères sentimentaux. De ce côté, le film n'apporte rien de neuf. Niveau rétro, le réalisateur et scénariste a choisi de proposer des sortes d'interludes musicaux chantés par les acteurs principaux. Tantôt à la limite du ridicule et du second degré, ces saynètes chorégraphiées et incarnées s'incrustent sans problème dans le récit. Elles dégagent des teintes nostalgiques des années 1970 à 1990 qui ne sont pas sans atteindre un public habitué à entendre et réentendre les grands classiques de la chanson française. Les acteurs, à l'aise dans le difficile exercice du chant, s'y prêtent glorieusement. Les délicats timbres de voix de Julien Boisselier et de Mélanie Doutey ne laissent pas indifférent. Malgré sa courte durée (1h37), le long métrage fait ressentir des longueurs dans certaines scènes dramatiques. A l'exercice rude de trouver un équilibre entre l'humour (parfois frénétique) et le sérieux (parfois tout autant), le réalisateur s'en sort plutôt bien. Evidemment, l'ironie et la gaieté sont les plus efficaces et agréables.
Avec la bonne humeur qu'expriment les acteurs, on ne peut s'empêcher de tomber sous un certain charme. Une séduction qui se retrouve dans le sourire somptueux (le plus beau du cinéma français ?) de Mélanie Doutey et dans le charisme troublant de Julien Boisselier.