6.5/10Il ne faut jurer de rien!

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 28/09/2005
Notre verdict : 6.5/10 - Pétillant (Fiche technique)

Tags : buck van valentin faut musset jurer alfred

Pétillant

A Paris en juillet 1830, Valentin (Jean Dujardin) se laisse aller dans la débauche et prend tout à la légère, en particulier l'amour auquel il ne croit pas du tout. Son oncle Van Buck (Gérard Jugnot), lui, est obnubilé par l'argent et son commerce. Dans l'optique de gains futurs juteux, Van Buck veut marier Valentin et Cécile (Mélanie Doutey), la fille de la baronne de Mantes (Marie-France Santon)...

"Ce film est comme du champagne", à entendre les dires de Gérard Jugnot et du réalisateur Eric Civanyan (à qui on doit Tout baigne ! et une demi-douzaine de téléfilms), l'équipe du film est plutôt fière de son bébé comique librement adapté
d'Alfred de Musset. Et pourtant, pendant les vingt premières minutes de ce Il ne faut jurer de rien !, on ne voit pas trop pourquoi. En effet, la situation comique principale, à savoir le pari entre Valentin et son oncle, qui est de séduire Cécile de Mantes, met un certain temps à se mettre en place. Néanmoins, dès lors que Valentin et Cécile se rencontrent, l'image du champagne prend tout son sens. A une cadence soutenue et presque sans ralentissements, le comique visuel et surtout les dialogues percutants font alterner le spectateur entre sourires et rires. En tête de la performance humoristique, le très en verve Jean Dujardin (depuis le carton Brice de Nice) offre un festival de délicieux anachronismes, aussi bien dans ces expressions faciales, ses attitudes et ses paroles. Tout aussi impressionnante, Marie-France Santon excelle dans son rôle pas évident de mère huppée et rigolote. Derrière, les interprétations de Gérard Jugnot et de la charmante Mélanie Doutey apparaissent moins constantes. En matière de seconds rôles particulièrement savoureux, on retient l'abbé un soupçon pervers (Patrick Haudecoeur) à qui on doit des scènes et des dialogues au potentiel culte (le bilboquet, la confession de nuit...) et le borgne (Arno Chevrier), dont les chansons paillardes ne laisseront pas indifférents les amateurs du genre.
Passé une bonne heure enlevée, Il ne faut jurer de rien ! entre dans son côté sentimental plus sérieux qui est loin de faire dans le niais. Parfaitement joué par le couple Dujardin-Doutey, le long métrage expose des banalités amoureuses qui mettent cependant en relief une peur de l'engagement totalement d'actualité.

Très séduisant par son jeu d'amour rythmé entre deux personnages doté de fortes personnalités et très sobrement réalisé par Eric Civanyan, Il ne faut jurer de rien ! devrait logiquement s'imposer comme le succès de cette rentrée cinéma 2005.