Underworld 3 : Le soulèvement des Lycans
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 12/09/2009 (Tags : underworld lycans film soulevement cinema lucian viktor
La préquelle que l'on n'attendait pas, inutile au plus haut point. La saga Underworld n'a jamais été de première fraîcheur, la voilà obligée de réchauffer à outrance.
Il y a environ trois ans, dans ma critique de Underworld 2 Evolution, je me souviens avoir écrit « On se passera du numéro trois, merci. » Je ne peux aujourd'hui qu'être déçu de constater que personne ne m'a un tant soit peu écouté, ou n'a même retranscrit mes propos au producteur, j'en suis même infiniment désolé. Car, au risque de vous spoiler ma critique, cet Underworld 3 est d'une inutilité aussi profonde que pourrait l'être le gouffre de Padirac (amis du Lot, si vous nous lisez...).
Faire ses besoins en cellule, c'est l'enfer.Point de Kate Beckinsale dans celui-ci, les scénaristes se sont intéressés à la genèse de l'affrontement entre Vampires et Loups-garous. Nous retrouvons donc les personnages de Viktor, habité par les traits très aristocratiques de Bill Nighy, et de Lucian le loup-garou, quelques centaines d'années en arrière, dans une époque où les vampires traînent en esclavage leurs compatriotes à fourrure. Ceux qui ont vu les premiers volets ne peuvent ignorer ce qui va se passer, en admettant que le titre ne soit pas assez explicite : les loups-garous vont se rebeller, et pas tendrement. En sachant que nous sommes déjà au fait de la destinée de quasiment tous les personnages majeurs, comment peut-on avoir une idée aussi stupide que de revenir en arrière pour mettre en images un contexte que l'on a nous déjà présenté ? Peut-être pour éclaircir certaines zones d'ombre ou faire quelques révélations, oui peut-être. Sauf qu'au bout du compte, on s'aperçoit que ce soulèvement ne présentera rien d‘original pour un « film de rébellion » comme on peut en connaître des dizaines, mais qu'en plus l'histoire évite soigneusement de s'éloigner de ce que l'on nous a déjà raconté. Le film se plonge alors dans l'inintérêt le plus total, et ce n'est pas le reste qui viendra rattraper le package. Autant la bouille de Rhona Mitra et les grimaces de Bill Nighy donnent de la classe aux vampires, autant Michael Sheen et ses congénères à poils nous font pitié, soit avec leur surjeu débile, soit avec leur modélisation un peu ratée. Pour masquer les difficultés du département Effets Spéciaux, ou peut-être pour essayer de donner au film une identité visuelle, la photographie plonge le décor dans des tons bleus et noirs, assez proches de ce qui avait été fait dans les opus précédents. C'est assez joli à regarder, en fin de compte, et le temps semble bien passer bien vite. Mais ce sera un trompe-l'œil, le rythme et l'aspect visuel n'y étant pour rien là-dedans : le film dure moins de 90 minutes...
Impossible de se cacher la vérité : Underworld 3 ne sert à rien. D'abord, parce que l'histoire (déjà très faiblarde au départ) nous a déjà été résumée dans les épisodes précédents ; ensuite, parce qu'en dehors de certains vampires, les personnages font peine à voir ; et enfin, parce que les effets spéciaux n'ont pas répondu aux ambitions du réalisateur. Trop de défauts pour une franchise qui n'était, de base, pas de toute première qualité.