8/10Terminator Renaissance

/ Critique - écrit par riffhifi, le 06/06/2009
Notre verdict : 8/10 - C’est cyber ! (Fiche technique)

Tags : terminator film marcus renaissance john connor mcg

Humains et machines se tartinent la poire dans un futur post-apocalyptique. Contre toute attente, le réalisateur McG parvient brillamment à extraire la saga Terminator de l'auto-parodie où elle s'était enlisée.

Au fil des ans, le nom "Terminator" est devenu inextricablement associé au visage d'Arnold Schwarzenegger, et à l'idée qu'un robot du futur vienne semer le dawa dans notre présent douillet. En trois films, ce concept trop étroit avait viré à la photocopie quasiment autoparodique, et la récente série TV The Sarah Connor Chronicles ne faisait qu'enfoncer un vilain clou dans le cercueil en plomb du cyborg. On voyait mal comment s'exciter sur le concept d'une "nouvelle trilogie" Un comic qui poutrait, par Frank Miller et Walt Simonson
Un comics qui poutrait, par
Frank Miller et Walt Simonson
cinématographique, d'autant que le réalisateur McG n'affichait sur son CV que trois longs métrages, dont un inédit en France et deux Charlie's Angels passablement divertissants mais effroyablement cons. Une lueur d'espoir était à chercher du côté de son activité de producteur télé : pas sur Sarah Connor, heureusement, mais sur The O.C. (Newport Beach), Chuck, Sorority Forever et Supernatural. Et le casting, après tout, faisait envie : Christian Bale en John Connor (malgré son manque total de ressemblance avec Edward Furlong ou Nick Stahl), Bryce Dallas Howard, Helena Bonham Carter, Michael Ironside... Après tout, pourquoi pas ? L'idée de creuser la veine du combat massif contre les machines, comme dans certains comics produits dès les années 90, semblait séduisante.

2003 : Condamné à mort pour plusieurs meurtres, Marcus Wright (Sam Worthington) accepte in extremis de confier son corps post-mortem à la société Cyberdyne. 2018 : Il se réveille en pleine guerre contre les machines, dans un futur où un certain John Connor (Christian Bale) s'inquiète du sort d'un jeune homme appelé Kyle Reese (Anton Yelchin).

Connor is wrong, Marcus is Wright
Connor is wrong, Marcus is Wright
En terme de puissance brute comme de scénario, Terminator renaissance se présente clairement plus comme étant dans la lignée du premier film que comme la suite des deux autres. Pas question de T-1000, de T-X ni de Schwarzie en présence amicale et protectrice. Le climat est rêche, l'humain est menacé et se défend comme il peut contre la menace sourde des machines : il s'agit bien du futur esquissé dans les flash-backs (... ou flash-forwards, comme on veut dans ce cas) du Terminator de 1984. On n'est pas là pour rigoler, l'image désaturée et la violence aride ne se laissent pas confondre avec l'univers sucré des Charlie's Angels.

Mais la réussite de cette Renaissance qui porte bien son titre, ce n'est pas seulement de projeter dans un futur à la Mad Max (le 2, le vrai bon) une saga qui se cantonnait trop jusqu'ici au temps présent ; ce n'est pas non plus de savoir jouer avec les éléments déjà connus pour insuffler au spectateur quelques frissons de Common, baby !
Common, baby !
plaisir et de nostalgie ; mais d'avoir axé contre toute attente le nouveau scénario sur un personnage nouveau, incarné par le charismatique nouveau venu Sam Worthington, qui relègue au rang de second rôle la star Christian Bale (sans parler des acteurs sus-cités, tous excellents mais fugitivement aperçus). Le bonhomme a de la présence, son rôle est poignant, et on se réjouit de le retrouver très bientôt dans Avatar (le nouveau film de James Cameron - justement !) et dans le remake du Choc des Titans. On apprécie également l'honnête second couteau (et ex-rappeur) Common, que l'on devrait revoir bientôt en Barracuda dans la version ciné de L'agence tous risques.

Bien écrit (malgré de rares dérapages violoneux), impeccablement joué, dirigé avec une double recherche d'efficacité et d'originalité dans les séquences d'action, ce Terminator futuriste jouit également d'effets spéciaux impressionnants (certaines créations sont dues à feu Stan Winston, à qui le film est dédié), et devrait facilement faire la nique au Transformers 2 de la fin du mois, vraisemblablement puéril et indigeste. Et si c'est le principe de robot GÉANT qui vous botte, sachez qu'il y en a aussi dans Terminator renaissance. Ainsi que plusieurs belles surprises, et la promesse de deux suites.