8/10Street Fighter

/ Critique - écrit par knackimax, le 01/06/2008
Notre verdict : 8/10 - Street Fighter: The mauvais ? (Fiche technique)

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Délice de répliques cultes et savoureux mélange d'adaptation et de comédie sans lendemain, Street fighter reste encore un bonheur en toutes circonstances.

Street Fighter est l'adaptation de la très célèbre suite de jeux vidéo du même titre qui se sont déployées sur toutes les consoles du monde entre 1987 et 1997 (pour la première vague et sans compter les cross over et autres portages). Cette adaptation n'est pas non plus totale étant donnée la date de sortie du film. Il ne faut pas oublier que la vie du jeu vidéo continue encore à ce jour et que le quatrième opus (faisant suite aux seize versions précédentes) est annoncé pour cette année 2008. Il s'agit d'autant plus d'actualité de parler de ce film car la star n'est autre que ce cher Jean-Claude Van Damme qui envahira à nouveau les écrans le 4 juin avec son tout dernier film semi autobiographique et bizarre qui nous fait saliver d'avance.

« Colonel, vous vous oubliez je crois !
- JCVD : Non, c'est vous qui avez oublié vos couilles. »

Le scénario du film n'est pas beaucoup plus étoffé que celui du jeu encore que... Si on réfléchit bien le jeu s'est forgé une histoire au fur et à mesure des épisodes. Son point fort était ailleurs. « The movie », comme il fut appelé à sa sortie pour être différencié de son jumeau vidéo ludique (ceci ne dura que jusqu'à la sortie du jeu vidéo issu du film et intitulé lui-même : Street fighter : the movie). Ce moment télevisuel ou cinématographique a fait un travail de patchwork pour intégrer les histoires progressives de chaque jean_claude_van_guile_250
personnage dans un ensemble assez compact et bien ficelé, même si il est vrai qu'au passage certains personnages méchants deviennent gentils et que d'autres se retrouvent avec un rôle assez inintéressant comme Dee Jay le capoeiriste. Le principal reste là bien évidemment. Jean-Claude a le droit a un traitement de faveur de par son statut de magicien des films de combats mais, bien plus important, Ryu et Ken les personnages les plus appréciés par les joueur n'ont pas été laissés en reste (sauf si on essaye de leur trouver une quelconque ressemblance physique).

Notez aussi que vous pourrez admirer Kylie Minogue dans un de ses plus beaux rôles car elle campe la blonde Cammy et se permet quelques prises aériennes qui n'ont certes rien a voir avec la plastique imposée des combats de DOA (l'adaptation de Dead or Alive) mais qui émoustille quand même un peu... parce cammy_minogue_250
que c'est Kylie quand même. Il est également interdit d'oublier la prestation du très regretté Raul Julia qui fit là ses derniers pas devant la caméra. On se souvenait de son rôle de Gomes Addams (chef de cette grande famille horrifique et drôle) jusqu'au jour ou il revêtit le costume du général de l'armée dissidente de Shadaloo. C'était la fin d'une époque. D'ailleurs peu de temps après il mourut des complications de cette difficile opération de changement de style.

« Soldats, j'ai reçu de nouveaux ordres. D'après nos supérieurs, la guerre est terminée : on doit rentrer à la maison. On arrose Bison pour ses crimes et tous nos amis qui sont morts ici, ces sacrifices ont été inutiles. Mais nous on doit rentrer à la maison. Pendant ce temps, les idéaux de paix, de liberté et de justice on les passe à la trappe, mais nous on rentre à la maison. Ben moi la maison, j'y rentre pas tout de suite. »

Un scénario drôle donc et qui joue sur le pouvoir comique d'une franchise pourtant initialement hyper violente, serieuse et peu innovante (mais révolutionnaire à l'âge d'or des Shoot them up). C'est d'ailleurs une excellente idée de ne pas s'être trop pris au sérieux lors de la réalisation de cette fresque de fausse dictature façon décors en carton-pâte sur fond de guerre civile birmane pas rigolote pour un sou. L'un dans l'autre ca laisse bien parler l'histoire dans une demi-teinte pas si innocente, que la détente zygomatique accompagne. Le message est donc livré accompagné d'un plaisir efficace. Bien sûr il y monsieur_bison_hommage_250
a beaucoup d'héroïsme et de bravoure bouleversante d'humanité mais celle-ci, plutôt bien exploitée, porte un sens certain et ce avec un goût moins douteux qu'il n'y paraît. Le général Guile (JCVD) se permet le luxe d'insubordination en injuriant son responsable, Chun Li joue les acrobates et les reporters internationaux pour dénoncer une misère au nom de laquelle elle n'hésite pas à se battre de manière un peu plus frontale une fois sa robe de soie chinoise posée sur son corps d'experte en Kung Fu. Cammy est amoureuse de son beau blond en marcel from Brussels qui est aussi son chef (et son amant pendant le tournage il parait). Sagat porte la cicatrice et le patch avec fierté et rit de l'injustice du monde, T.Hawk apparait rapidement en second plan alors que Zangief prend tout le cadre à l'écran et devient la risée du monde intelligent par ses remarques de crétin barbu dont l'aspect bourrin est la seule arme de survie dans un monde loin d'être communiste. Honda va même jusqu'à promulguer des paroles de sagesse d'une provenance incertaine mais qui doit se situer entre l'île de Zen et celle de Hawai.

« Nos systèmes de défense sont verrouillés sur vous. Veuillez vous identifier.
- C'est les huissiers, salopard. Ton cul est en fin de crédit et je viens le prendre. »

On y retrouve l'inteligence (si si j'insiste mais il faut la chercher un peu loin) du jeu vidéo dans la relation des personnages au contexte global. Ryu et Ken représentent la dualité entre les traditions de l'orient et la brutalité américainekristen_kreuk_legend_of_chun_li_250
(même si le film l'attribuera plutôt à un Belge dirigeant de l'armée américaine dans ce cas précis) ainsi que la fraternité qui les unit dans leur art martial. De cette symbolique qui n'a pas été oubliée dans le film naitra la seule intrigue vraiment capitale de cette mascarade. Le reste n'est que masque, paillettes et démonstrations de force par mouvements techniques interposés. En tout cas toutes les petites histoires s'imbriquent d'elle mêmes et forment un fil agréable et divertissant.

Sur l'échelle JCVD comme sur l'échelle du kiffe ce film est en or, et pour les gamers je pense qu'il est loin d'être insultant (bon en fait un peu quand même), alors moi je rentre à la maison pour me le regarder à nouveau car certains messages de sagesses en provenance de ce bijou restent encore inexpliqués.

« Tu te trouves vachement intelligent hein ? On va voir si t'es aussi intelligent quand tu respires plus. »

 

PS : Ne ratez pas la sortie du prochain film de la franchise : Street Fighter The legend of Chun Li (photo de l'héroïne Kristin Kreuk à l'appui ci-dessus)