Le silence des agneaux
Cinéma / Critique - écrit par Umbriel, le 11/03/2008 (Film récompensé par 5 Oscars en 1992, Le silence des agneaux est un grand classique du thriller psychologique. Un film à ne pas rater si vous êtes amateur du genre.
Note : attention, cette critique dévoile une grande partie de l'intrigue.
"Quoi ? Vous n'êtes pas au courant !? Vous ne lisez donc jamais la presse, ne regardez pas les infos ? Pourtant tout le monde en parle : Buffalo Bill a tué pour la cinquième fois !! Mais non, pas le héros légendaire, mais le tueur en série, c'est ainsi qu'on l'a surnommé car il découpe en partie la peau de ses victimes. Ce sont toutes des femmes. Ne restez pas dehors, les nuits ne sont plus sûres.".
Je mène tout le monde
à la baguette.Voici résumée en quelques mots la trame de fond du Silence des Agneaux, un grand classique du thriller psychologique. Mais l'intérêt du film n'est pas dans son histoire, somme toutes assez classique, du moins maintenant, mais plutôt dans le face-à-face entre deux grands acteurs : Anthony Hopkins et Jodie Foster. Le premier jouant le rôle d'Hannibal Lecter alias "Hannibal le canibale", psychiatre devenu tueur psychopathe, et la seconde jouant Clarice Starling, jeune étudiante brillante à l'académie du FBI.
Le film débute par la convocation de Starling par Jack Crawford, chef du département des sciences du comportement. Il envoie l'étudiante auprès de Lecter emprisonné depuis 8 ans dans un quartier de très haute sécurité de l'hôpital psychiatrique de Baltimore dirigé par le Dr Chilton. Jack Crawford, sous couvert d'un questionnaire censé aider à comprendre comment Hannibal pense, espère que Clarice pourra créer un lien avec lui et retirer des informations capitales sur Buffalo Bill.
La première rencontre entre Clarice et le docteur est l'un des moments forts du film. Imaginez, pendant plusieurs minutes, on vous dit que c'est un monstre
Dis tu me prêteras ta tenue de football ? sanguinaire, on vous bourre le crâne de consignes de sécurité, pour finalement vous retrouver en face d'un homme tout à fait charmant dans une cellule de verre. Charmant ? Du moins en apparence, car il devient vite dérangeant, dévoilant son côté animal, son esprit vif et sournois. Commence alors une étrange relation entre Starling et Lecter, un sentiment de confiance ; en échange d'informations sur Buffalo, il demande qu'elle lui parle de son enfance, qu'elle le laisse pénétrer son moi le plus profond. Le lien entre les deux va se créer, un respect mutuel. Elle sait qu'il ne la touchera pas, qu'elle ne risque rien avec lui, et inversement : il la juge digne de lui, digne de vivre.
Le film est une sucession de passages lents, où on sentirait presque poindre l'ennui,
On a l'air fin à attendre que le petit oiseau sorte.mais qui ne sont que le calme avant la tempête, et de scènes fortes, intenses comme les entretiens entre les deux "héros", l'évasion de Lecter et la scène finale. C'est ce qui fait la force du film et ce qui le rend "à voir" mais pas forcément "à revoir". En effet, hormis ces moments forts, lorsque l'on connaît déjà l'intrigue, on peut réellement éprouver de l'ennui pendant les transitions, volontairement sous-exposées et ternes. Ensuite, on peut critiquer le réalisme du film : l'évasion de Lecter, l'histoire du papillon "unique", ou le fait que le FBI semble avoir négligé une piste des plus importantes.
Mais il faut aussi reconnaître que le jeu des acteurs est somptueux, les deux vedettes portant vraiment le film sur leurs épaules. Hopkins en monstre "humain" (rôle qu'il reprendra dans la suite du film : Hannibal), et Foster en jeune élève brillante mais parfois un peu dépassée par les événements (elle refusa de jouer dans cette fameuse suite). Bref, si vous ne l'avez pas encore vu, on ne pourrait que vous conseiller de le faire, de préférence dans une salle sombre, enfermé à double tour. Et si on toque à votre porte, n'ouvrez surtout pas.