6.5/10Sex and the City - Le film

/ Critique - écrit par Nicolas, le 03/06/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Nouilles York (Fiche technique)

Tags : city sex film carrie cinema michael king

Carrie et ses amies reviennent nous parler de leurs ébats amoureux et éventuellement sexuels dans cette adaptation de la série. Caution, Explicit Girls Content.

Je sais ce que vous vous dites. « Un mec pour critiquer Sex and the City ? On aura tout vu ! » Même moi j'ai du mal à le croire, mais l'exercice aura du bon. Car si la série, et intrinsèquement le film, s'adresse avant tout à un public féminin, nul doute que beaucoup de mâles seront traînés de gré ou de force dans les salles obscures pour suivre les aventures de Carrie et ses amies - et qu'ils auront peut-être besoin de rationnaliser cette expérience.

Carrie (Sarah Jessica Parker) a retrouvé son grand amour surnommé Mister Big (Chris Noth), et s'apprête à l'épouser dans une faste célébration bien au-delà de ce qu'imaginait le bonhomme.
Miranda (Cynthia Nixon), devenue plus mère que femme, découvre avec stupeur que son mari, dans un désespoir sexuel mal contenu, lui a fait une infidélité qu'il affirme être isolée.
Charlotte (Kristin Davis) file le parfait amour avec Harry et leur petite fille adoptive, et voit pointer les premiers signes d'un heureux évènement.
Samantha (Kim Cattrall), conditionnée par la vie de couple, commence à regarder une nouvelle fois ailleurs, notamment chez le séduisant voisin d'à côté.
Toujours amies, ces quatre filles vont devoir faire face à une épreuve tout aussi difficile que la recherche de leur moitié : la vie de couple.

Sarah Jessica Parker, à fleur de peau
Sarah Jessica Parker,
à fleur de peau
Adapter une série à succès au cinéma est un exercice périlleux, qui plus est lorsque celle-ci constitue un véritable culte pour un nombre important d'admirateurs à travers le monde. Les fans peuvent se rassurer, ils seront en terrain ultra-balisé et de toute façon archi-connu. La prise de risque avoisine le zéro tellement King, déjà réalisateur sur la série, se contente de fournir un énième épisode la série d'une durée incroyable de 140 minutes. Ca peut faire mal, mais quand on aime, on ne compte pas, et pour peu que vous soyez réceptifs à la série, les quelques longueurs du scénario ne devraient pas vous poser de problème. Et puis, ce sont des retrouvailles, un petit moment privilégié pour ceux qui n'attendaient plus rien de la série et qui s'étaient résignés à ne plus jamais voir d'épisodes de leur vie. Le casting principal avait en effet trouvé un certain équilibre au bout de la sixième saison. Carrie avait (encore) retrouvé Big, Miranda se terrait à Brooklyn avec son mari et leur rejeton, Charlotte se convertissait au judaïsme et adoptait une petite asiatique, et Samantha se casait finalement avec un bellâtre. Tout cela, après six années de céli-baston qui mettaient l'accent sur la sentimentalité du quatuor et leur grande recherche de l'homme idéal.
Big Flippe
Big Flippe
Cette quête maintenant achevée, le film va nous parler de l'après : la vie à deux, ou comment conserver une harmonie dans son couple. Les conclusions de la série vont donc être ébranlées et remises en question : Carrie se confronte au mariage, Miranda à l'adultère, Samantha au doute, quant à Charlotte... à rien en définitive, la brune récoltant le rôle le plus fade puisqu'elle servira d'étalonnage au bonheur et qu'elle ne rencontrera absolument aucun problème. Les adeptes de la série et les initiés à la comédie romantique pourront probablement écrire une grande partie du scénario avant même que le film ne soit commencé, ce qui nous ramène au premier problème déjà exposé : la non-prise de risque. Couplé à la bande-annonce, ce défaut grève tout effet de surprise, et ce n'est pas la réalisation anecdotique (parfois ponctuée d'effets de style mièvres) qui fera office de compensation.
Ne pas être original n'a pas que des mauvais côtés. Les quatre nanas empilent les bons mots et les vannes avec bonne humeur et inventivité, et n'hésitent pas à offrir à leurs fans un véritable défilé de mode et à citer les plus grands noms de la couture au détour d'une scène. Quelques moments forts arrivent également à surnager, malgré un fil conducteur quasi-inexistant et qui nous ramène à la considération d'une paire de talons aiguilles oubliée dans une penderie. Le film a au moins le mérite de coller enfin un point définitif à l'histoire, même si celui-ci pouvait fort bien être déduit du dernier épisode de la sixième saison.

Sex and the City - Le Film n'est rien de plus qu'un épisode supplémentaire élargi à l'extrême. Exagérément long, peu original, le film séduit autant que son illustre modèle, l'esprit trash un peu en retrait au profit de la comédie romantique un peu niaise. Si le quatuor s'en sort plutôt bien, malgré un côté caricatural très poussé, le casting masculin fait plutôt peur, à commencer par un Mister Big impossible à encadrer.