Les sentiers de la perdition
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 11/09/2002 (« Tu es mon millésiiiiiiiiiiime... » (Air connu)
Sam Mendès est le réalisateur d'American Beauty. Et quand on a à son actif un grand succès critique et public, on est forcément attendu au tournant au prochain métrage, même si Tom Hanks et Paul Newman sont de la partie.
Souhaitant plus que tout s'attirer les faveurs de son père, un riche mafioso de l'Amérique des années 30, Connor Rooney échafaude un plan pour faire disparaître Mike Sullivan (Tom Hanks), le tueur à gages préféré de son padre, et sa petite famille. Manque de chance, Connor n'est bon qu'à tuer Mme Sullivan et Peter, le plus jeune des deux garçons. Pour Mike c'est le début d'une longue route guidée par la revanche, avec son deuxième fils Michael...
Si le père et le fils portent à peu près le même prénom, ce n'est pas pour faire joli. La plus grande crainte de Mike, c'est que Michael suive la même voie que lui. Dans sa grande rancune, sa principale préoccupation va être d'éviter de trop mouiller son garçon, même au détriment de sa propre vie. Cela en parallèle avec sa lente progression vers l'homme qui a détruit sa famille, que ses patrons semblent protéger. Voilà donc la réflexion qui ressort du film. Mais ce n'est pas la profondeur du scénario qui donne vraiment aux Sentiers de la Perdition une identité, mais certainement la qualité technique et la plasticité offertes par Sam Mendès. Une réalisation très stylée, très visuelle, minutieuse dans la reconstitution de son environnement, le sombre et austère Chicago. De plus, Sam Mendès a su attirer des acteurs plutôt charismatiques. Si Tom Hanks n'a pas vraiment le physique d'un tueur à gages, il donne corps à son personnage d'une manière agréable et crédible, sans atteindre ses plus belles performances. Paul Newman est simplement parfait, ou peu s'en faut, dans son rôle de parrain tiraillé entre sacrifier le fils qu'il a ou le fils qu'il aurait aimé avoir.
D'une beauté plastique remarquable, mais d'un scénario (très prévisible) s'essoufflant un peu derrière, Les Sentiers de la Perdition confirme néanmoins à Sam Mendès un indéniable talent de réalisateur. On pourra cependant trouver le rythme un peu inégal, et finir par trouver le temps long.