Polly et moi
Cinéma / Critique - écrit par Selena, le 12/03/2004 (Tags : polly film comedie stiller dvd aniston films
Recette du pudding à la Polly fourré au (il ne vaut mieux pas le savoir)
Prenez 2 stars au potentiel comique parfois évident, parfois navrant: Ben Stiller (pareil à lui-même) et Jennifer Aniston en reconversion après l'arrêt de la série Friends. D'ailleurs, son personnage oscille entre Rachel et Phoebe, dans le genre hippie délurée mais toujours hyperséduisante.
Ajoutez l'auteur de Zoolander et Mon beau-père et moi qui veut s'essayer de nouveau à la réalisation d'un film dont il aurait vaguement écrit un scénario scato-romantique. Le pipi/caca : ça fait vendre, et l'amour fait souvent rêver: 2 ingrédients qui font appel à 2 attirances primaires de l'être humain. Autrement dit: une recette idéale pour engranger des millions de dollars, maintes fois confirmée par le succès des American Pies & cie. Donc, ne pas lésiner sur les blagues grasses façon Macdo, scato façon turista et enfantines façon 2° année d'école maternelle.
Saupoudrez de paillettes de fleur bleue pour adoucir l'ensemble de manière à rendre plus digeste la mixture.
Mais au fait, quelle est l'histoire derrière tout ça?
2 êtres que tout sépare: un assureur (Ben Stiller) prenant à peine le risque de vivre, coincé dans la monotonie de sa vie bien planifiée et carrée qui, tout fraîchement cocufié pendant son voyage de noces, rencontre une ancienne camarade de classe (Jennifer Aniston) bohème, imprévisible, indécise... Et oh surprise (Attention spoiler)... ils vont prendre le risque de s'aimer.
Scénario ultra formaté, ultra bateau, ultra prévisible assorti d'une morale qui nous est assénée très maladroitement: prenez des risques, celui de vivre, de tomber amoureux, d'être décalée, de suivre vos envies et vos désirs.
Une première partie ennuyeuse avec des traces d'humour potache qui tombent souvent directement dans la cuvette des toilettes. S'ensuit une amourette pas désagréable à regarder mais parfois peu crédible.
Les seconds rôles sont bien trashs ou conventionnels: le meilleur copain lourd dans tous les sens du terme (Philip Seymour Hoffman), le boss qui aurait sa place dans le nouveau groupe de Michael Youn (Alec Baldwin), la pôvre épouse adultérine repentie (Debra Messing)... Restent le charme de Jennifer Aniston, le Ben Stiller's show et l'adorable furet (meilleur second rôle).
Entre un humour de 35 tonnes mal embouti et une gentillette amourette, Polly et moi suit scrupuleusement un cahier des charges de films qui ont tout pour ne rester ni dans les mémoires, ni dans les coeurs. A trop rationnaliser et formater un film, la passion s'étiole. Comme pour l'amour: dans le cinéma, à ne pas prendre de risques, à se perdre dans les chemins balisés et rectilignes: on finit presque par s'ennuyer et à en oublier sa magie.