Pathology
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 22/11/2010 (Tags : film pathology thriller milo ventimiglia critiques scenario
Une bande d'internes spécialisés dans les autopsies se lance dans une course au meurtre parfait... Un bon petit thriller, écrit par les réalisateurs du diptyque Hyper tension et peuplé de visages rendus célèbres par le petit écran.
Décidément, le duo Neveldine & Taylor n'a pas de bol avec la distribution en France : après Hyper tension 2, c'est au tour de Pathology de connaître une sortie directe en vidéo, sans passer par la case "cinéma" que les deux films auraient méritée. Espérons que leur Ghost Rider, qui ne pourra pas être plus mauvais que celui de Mark Steven Johnson, aura les honneurs d'une sortie en salles... Dans le cas de Pathology, les deux zigs ne sont "que" scénaristes et producteurs, laissant les rênes de la réalisation à l'inconnu Marc Schölermann, dont le fait d'armes le
plus marquant est d'avoir dirigé deux épisodes de la série allemande Le Clown.
Ted Grey (Milo Ventimiglia, connu des spectateurs de Heroes), un jeune et brillant pathologiste, s'éloigne provisoirement de sa fiancée (Alyssa Milano, connue successivement pour Madame est servie, Melrose Place et Charmed) pour intégrer un prestigieux service d'autopsie. La spécialité des internes du cru : trouver les causes de décès les plus mystérieuses. Le jeu les pousse à considérer la vie avec autant de distance que la mort, ce qui peut les mener à de curieuses déviances...
Face au héros peu expressif campé par Ventimiglia, on reconnaît le visage de Michael Weston, qui jouait un détective chafouin dans les dernières saisons de Dr House. On peut d'ailleurs s'amuser à rapprocher Pathology de la série : une équipe de médecins s'emploie à établir des diagnostics, en ne se préoccupant pas forcément de la dignité du patient... Mais dans le cas qui nous occupe, les protagonistes font allègrement fi du serment d'Hippocrate énoncé en ouverture. Au cours d'une sortie au pub, ils évoquent la question du meurtre gratuit, avec un détachement cynique qui n'est pas sans rappeler l'intrigue de La corde d'Alfred Hitchcock. La suite du film navigue plutôt dans les eaux de L'ultime souper, bien qu'on soit plus proche du thriller glacial que de la comédie noire.
Bien que le rythme soit loin d'être aussi effréné que celui des réalisations Neveldine-Taylor, on ne s'ennuie pas un instant, et la plongée en amoralité amène
à se poser pas mal de questions en parallèle du jeu de massacre représenté. Dommage que le héros reste aussi indéchiffrable tout du long, et que la fin soit aussi abrupte que celle d'un épisode d'Alfred Hitchcock présente ou des Contes de la crypte. Le film aurait sans doute gagné à compter moins de personnages et à mieux les développer, mais reste en l'état un bon petit frisson morbide, où le sexe et la violence surgissent sans fleurer la série Z gratuite.
Le Blu-ray est d'un piqué sans peur et sans reproche (jeu : comptez les pores de la peau d'Alyssa Milano dans le prégénérique), mais les noirs semblent manquer de profondeur dans les scènes sombres, sans qu'il soit évident de distinguer s'il s'agit d'un choix artistique ou d'un problème de rendu. Au rayon des bonus, on trouve :
- Un bon making-of de 15 minutes, où le réalisateur, les scénaristes et les acteurs racontent leurs recherches sur le terrain, en donnant leurs impressions diverses face aux autopsies.
- Une interview du pathologiste et coroner Craig Harvey, qui explique en quoi son métier est moins glamour que ce l'on croit parfois (8 minutes).
- La version longue d'une des scènes d'autopsie.
- Un clip de 2 minutes assourdissant et totalement inutile, montage aléatoire de scènes du film en pauvre qualité où sont insérées des images d'un rappeur dont le nom n'est même pas mentionné.
- Les bandes-annonces de deux autres dtv : No Limit avec Samuel L. Jackson et Les chroniques du dragon de Pitof.