Jason X
Cinéma / Critique - écrit par Val Lazare, le 19/02/2003 (Tags : jason film dvd voorhees horreur friday films
Mais pourquoi est-il aussi méchant !?
Ne vous est-il jamais arrivé d'organiser une soirée entre amis à la dernière minute ? L'équipe Krinein, si. Après être allé chercher une vidéo sur un distributeur de cassettes automatique, je retourne voir mes amis et leur annonce fièrement avoir loué Jason X. Quelqu'un me demande alors s'il s'agit d'un film avec des superhéros (le pourquoi de cette question fumeuse est difficile à comprendre si ce n'est du fait de l'heure avancée et de l'existence d'un improbable rapport entre Jason des Argonautes et les superhéros de comics). J'infirme : non, il s'agit de la suite dérivée des Vendredi 13, Jason X est un film d'horreur. L'assistance pousse alors une grande exclamation de dépit, et j'essuie une volée d'invectives, de menaces et de paquets de chips vides.
Un instant plus tard, le film est en route. Les premières secondes passées, on sent que Jason X a du potentiel... comique j'entends. Jason, le serial-killer au masque de hockeyeur, a été arrêté, et les autorités, en violation patente des droits de l'homme, décident de cryogéniser notre grand zigouilleur. Comme on peut s'y attendre, tout ne se passe pas comme prévu...
Quatre siècles plus tard, une équipe d'étudiants-scientifiques venus de l'espace à la recherche de merveilles archéologiques (visiblement la Terre n'est plus qu'une immense poubelle hostile) tombe sur le pain de glace qui contient Jason et sur une jolie jeune femme, elle aussi parfaitement conservée par la température ambiante. Retour au vaisseau-laboratoire pour réanimer les trouvailles et les exposer sur une quelconque planète ou station spatiale.
Ce qui est bien avec Jason X, c'est qu'on sait par avance ce qu'il va se passer. Un vaisseau spatial qui va servir de terrain de jeux à un psychopathe invincible et féroce. Une poignée de militaires surentraînés/surarmés en guise d'amuse-gueules. Une pincée de jeunes étudiants (et d'étudiantes c'est important) jeunes, beaux et avides de sexe, qui eux aussi serviront d'exutoires aux traumatismes psychologiques subis durant l'enfance dudit Jason.
Alors premier avertissement (qui d'ailleurs, vaut pour tous les films d'horreur), le nombre d'éclats de rire pendant le visionnage sera proportionnel au nombre de personnes présentes. Car ce film peut être vraiment très drôle et très débile. Pour vous donner une idée, je dirai qu'il se place un cran en dessous de Fortress 2. La première mort dans le vaisseau vaudrait à elle seule une critique. Elle pourrait s'intituler "comment tuer quelqu'un tout en (si je puis me permettre) violant son humanité". Je ne vous dirai pas comment Jason s'y prend, mais les scénaristes ont vraiment fait fort. Les références à la série des Alien sont tellement nombreuses que c'en est comique. On trouve aussi dans les dernières secondes de Jason X, un énorme clin d'oeil aux Chevaliers du Zodiaque. Jason X est donc une mine d'inventivité meurtrière, de répliques débiles (à tel point que l'on s'est demandé s'il n'y avait pas des erreurs de traduction, c'est dire), de jeunes filles dénudées aux moeurs légères, de mauvais effets spéciaux, de liberté scénaristique suicidaire (la transformation de Jason Vorhees en Uber-Jason), pour arriver à la scène de fin (le fameux clin d'oeil aux Chevaliers) qui est un abyme de stupidité jubilatoire désirée.
Voilà, je prends donc la responsabilité de dire que Jason X est un bon film... dans son genre.