I, Robot
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 28/07/2004 (Tags : irobot roomba aspirateur robot robots livraison garantie
Rage against machines
Eté = blockbuster. La règle inévitable, la règle parfaite, celle qui peut engendrer le maximum de profits. Peu surpris donc de voir arriver un nouveau soulèvement des machines un an après celui de Schwarzy et ses Terminators, flanqué d'une autre grosse star du film d'action à pépettes, monsieur Will Smith en l'occurrence. Car il n'est pas inconcevable de penser que sous les traits du film à gros budget construit pour en mettre plein les mirettes, un certain nombre de lois régissent le monde du blockbuster ; et qu'en tant que lois, celles-ci peuvent bien sûr être transgressées (exemple : Spiderman 2). Un petit parallèle avec l'histoire de I, Robot, tirée d'un livre de Isaac Asimov, qui, malgré le postulat d'une confrontation éthnique et d'une réflexion sociologique (0% de matières grises), s'y réfère aussi scrupuleusement que devraient le faire les robots face à leurs propres lois internes. Rappelons ces trois lois :
- Un robot ne peut porter atteinte à un humain, ni le laisser exposé au danger.
- Un robot doit obéir aux ordres des êtres humains, sauf si ceux-ci entre en contradiction avec la première loi.
- Un robot doit protéger son existence dans la mesure où celle-ci n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.
Des règles plus que basiques dans un monde où le robot est un engrenage de la vie quotidienne, jamais transgressées jusqu'à ce jour de 2035... Où un robot est suspecté d'assassinat. Voilà de quoi fournir un commode petit film d'action solidement basé sur les trois lois du blockbuster. Rappelons ces trois lois :
1° Un blockbuster ne peut exister sans le concours d'une star reconnue et appréciée.
Schwarzenegger dans Terminator 3, Johnny Depp/Orlando Bloom dans Pirates des Caraïbes, Will Smith dans I, Robot. Il est intéressant de constater que dans la majeure partie des cas, la star n'est présente que pour donner un peu d'envergure au film à travers l'affiche, et pas pour camper un personnage extrêmement fouillé. Will incarne donc un flic légèrement allergique aux robots pour une raison finalement pas très justifiable, impliqué dans une prétendue affaire de suicide plus qu'il ne devrait l'être. Enfin, ça, c'est la théorie. Car à l'écran rien ne transparaît. Démarche chaloupée façon Bad Boys, la gâchette facile, et le petit côté « monsieur je sais tout » qui fera de lui un héros contesté, tout du moins au début. Bref, pas de quoi délivrer un Oscar, mais de quoi attirer la foule.
2° Un blockbuster ne peut exister sans l'apport d'un humour tout public.
Règle très importante ! Les blagues du Terminator dans T3, les blagues de Sparrow dans Pirates des Caraïbes, et la répartie de Del Spooner dans I, Robot. Des blagues drôles, des blagues moins drôles, en quantité suffisante pour conférer une façade humoristique bien visible. En bref, pour déstresser et s'aérer un peu la tête. Un aspect démesurément prédominant en considérant la maigre partie vouée à la partie censée « sérieuse » du film, sur l'acceptation de chacun, et la partie un peu scientifique où s'égarent des mots comme « âme », « responsabilité », et « interprétation ».
3° Un blockbuster ne peut exister sans d'impressionnantes scènes d'action.
Et là, ça doit dépoter. Je vous parle de la destruction de toute une rue dans Terminator 3, ou de l'affrontement vivants/morts vivants de Pirates. Le soulèvement des machines 2003 brillait par un final déstabilisant à défaut de filmer une réelle révolution, c'est entièrement l'inverse pour celle de 2004. Une révolte confinée sur une seule zone urbaine, malheureusement, mais servie par des effets spéciaux pointus conférant une vélocité et un charisme redoutables à des pantins de métal... enfin de pixels, en l'occurrence. Les textures font parfois un peu plastiques, mais niveau animation, c'est presque du sans faute. Bien sûr, toutes ces jolies petites marionnettes vont allègrement se faire démonter par le héros qui n'attendait que ça, à la joie du spectateur qui n'attendait que ça.
En somme, un blockbuster très conventionnel dans son concept, servi sur la base d'une recette comédie/action qui a déjà fait ses preuves et qui continue d'alimenter les films de l'été. Pas trop cérébral, certes, mais divertissant et pas trop mal mené.