Un homme d'exception
Cinéma / Critique - écrit par Filipe, le 07/07/2003 (Film d'exception
John Nash est un scientifique un tantinet arrogant. Frustré de ne pas avoir trouvé une idée qui aurait pu révolutionner l'Univers tout entier, il réfléchit constamment. Sa femme assiste impuissante à sa descente aux enfers puisqu'elle le voit sombrer dans la paranoïa et la schizophrénie. Tous deux vont devoir endurer de terribles épreuves pour que John tente de résoudre l'énigme la plus importante de sa carrière. Celle de sa survie.
L'Homme d'Exception, c'est John Forbes Nash Jr, dont la célèbre théorie des jeux, qu'il avait mise au point près d'un demi-siècle auparavant à l'Université de Princeton, fut récompensée par un prix Nobel. En 1994. Le titre original du film, A Beautiful Mind, reprend celui du livre de Sylvia Nasar, une journaliste qui a consacré deux ans et demie à la biographie de ce Monsieur Nash.
L'homme face à la maladie. Face à des hallucinations, qui ne le quitteront jamais. A destin exceptionnel, acteurs de toute première catégorie : Russell Crowe (Gladiator) et Jennifer Connelly (Requiem For A Dream) en tête. Plus qu'un véritable drame psychologique, Un homme d'exception est avant tout une fable. Une fable parfaitement calibrée qui tente de suivre un plan d'une extrême rigueur et dont le dénouement déborde de bons sentiments. Les décors, le jeu des acteurs, les multiples effets visuels sont autant de paramètres qui rendent le film particulièrement poétique, ce qui pourraient le rendre quelque peu inaccessible. L'accueil réservé au film à sa sortie a d'ailleurs été assez mitigé.
Qu'importent les jérémiades et autres récriminations inutiles, le fait est que Ron Howard savait ce qu'il souhaitait entreprendre. En adaptant à son compte et de façon extrêmement libérale le fabuleux destin de ce bougre de John Nash, qui s'est finalement autant illustré dans les mathématiques que dans son combat contre la maladie, il s'agissait de réaliser un film poignant, suffisamment attendrissant pour qu'il soit susceptible d'encourager les plus à plaindre dans leurs propres combats pour la vie. Certaines scènes sont sacrément longues et l'ambiance suggérée, souvent écrasante. Mais il serait insensé de le reprocher à un film, qui jongle avec nos émotions de manière aussi déconcertante. Ne serait-ce pas un peu déplacé de reprocher à notre Homme d'exception d'être un vrai bon film, made in Hollywood ?