3/10Hell Driver : Highway to hell

/ Critique - écrit par Nicolas, le 19/08/2011
Notre verdict : 3/10 - Retreat, hell ! (Fiche technique)

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Une grosse affiche noire
avec le mot SHIT aurait suffi.
Il y a une différence certaine entre « être cool » et « être con », et pourtant de nombreuses personnes parviennent à faire l’amalgame. Tenez, par exemple, je pensais être cool en estimant que Nicolas Cage pouvait encore faire de bons films (Kick-Ass m’a bien aidé), et en fait j’étais con. Il faut préciser tout de même que je portais peu d’espoir en Hell Driver, qui cumulait en une seule affiche un certain nombre de travers qui m’inspiraient la soupe à l’oignon moisie :
- Nicolas Cage avec les cheveux longs,
- Nicolas Cage avec l’air méchant,
- Nicolas Cage tout court, en fait,
- une blondasse américaine typique de ce genre de production, les cuisses à l’air offertes à l’amateur de bagnoles et de blondasses,
- une bagnole, tiens, aussi,
- le titre, que ce soit en VF (Hell Driver, littéralement « le conducteur infernal ») ou en VO (Drive Angry, littéralement « conduire pas content »),
- et sans oublier la mention « tourné en 3D », grande mode actuelle qui finira par tous nous tuer d’un cancer de l’œil (si le cerveau n’a pas déjà été atteint par la virulence de plus en plus flagrante des films de merde).

Hell Driver : Highway to hell
Cage est le seul acteur que l'on pourrait confondre
avec son sosie du musée Grévin.
Donc, pour revenir à mon propos initial, Hell Driver a été conçu comme un film cool, avec de l’explosion, de la violence, de la babe trémoussante, et du gros ralenti qui tache. Manque de discernement, les auteurs ont tellement voulu être cools qu’ils ont complètement oublié d’apporter la moindre cohérence à leur torchon, vide de sens du début jusqu’à la fin, probablement gribouillé sur un coin de table un soir de beuverie : « ce serait un gars, mettons, un évadé des enfers, qui viendrait péter la gueule des méchants sectateurs qui ont massacré sa fille ». Le propos est déjà débile, mais en plus, ce macchabé s’échappe de sa prison infernale au volant d’une grosse cylindrée et va arroser le monde de bastos à l’aide d’un fusil à pompe. Primal et régressif. Et joué par un Nicolas Cage assez inexpressif pour être confondu avec une statue de l’île de Pâques.

Hell Driver : Highway to hell
Belle voiture + belle nana + belles cuisses = SF
La palme du personnage le plus débile revient certainement à la pourtant très jolie Amber Heard. L’actrice se ramasse un rôle de blondinette qui, s’il avait été celui d’un homme, serait pourvu d’un fucking caleçon avec une bonne grosse paire de baloches et du poil qui dépasse. Elle distribue du bourre-pif, s’en prend dans la tête également, et se fout joyeusement dans les embrouilles en suivant ce damné de Nicolas Cage dans sa lutte contre le mal, envers toute bienséance et respect de sa propre personne. Son quotient intellectuel nous paraît tomber en flèche lorsque la nénette s’aperçoit que le mec qu’elle était sur le point d’épouser est en réalisé un sombre connard infidèle et violent, non sans blague ? Heureusement que Cage sera là pour taper sur la tronche de l’indélicat petit copain dans un ridicule quasiment absolu, n’est pas Jason Statham qui veut après tout (ceux qui ont vu Expendables noteront cette référence volontaire au romantisme très particulier de Jason).


Mouillé dans le mal
jusqu'à l'os.
Quant aux vilains, ils sont évidemment très très vilains, cela va sans dire. Outre leur sombre dessein dont la noirceur n’a d’égal que son inutilité manifeste, ils ont la fâcheuse tendance de se désaper pour festoyer – ce qui la fout moyen pour des suppôts de Satan – et n’ont guère de but dans la vie à part foutre le dawa partout où ils passent. Il leur suffisait pourtant de faire chier quelqu’un d’autre que Nicolas Cage et ils auraient pu se la couler pépère avec un autre objectif morbide et parfaitement vain, mais non, le vilain principal a manifestement une dent contre la coupe de cheveux de Nicolas. Même les quelques personnages que l’on s’attendrait à trouver sympathiques (au hasard, des représentants de l’ordre) se retrouvent corrompus par le mal ambiant développé par le film et font globalement n’importe quoi. A la limite pourra-t-on trouver le « comptable » assez fun, la tête de faux-jeton de William Fichtner étant un gage de réussite dans de nombreux cas.

En occultant tout cela, si vous recherchez de l’explosion, de la fille à poil et de la gunfight, vous allez être servis, et c’est pourquoi nous rangerons Hell Driver dans catégorie « nanar divertissant, mais nanar quand même ». Il est important, pour ne pas regretter l’argent déboursé, de prendre la totalité au premier degré et de ne pas faire attention aux très nombreuses incohérences du film, d’une part, et aux idées farfelues des auteurs qui ont cherché à donner un aspect… hum… débridé à l’ensemble, et à brosser dans le sens du poil le spectateur amateur d’hémoglobine et de grosse bagnole. Nicolas Cage est égal à lui-même.

Hell Driver : Highway to hell
Je cherche Nicolas Cage, c'est un Faux Blond Infernal.