3/10Elektra

/ Critique - écrit par Nicolas, le 09/03/2005
Notre verdict : 3/10 - Torture Ninja (Fiche technique)

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Torture Ninja

Daredevil, le film comme le comic, introduisait le personnage d'Elektra, une tueuse en tenue rouge moulante. Aussi populaire que le justicier aveugle en BD, et désireuse de l'être tout autant au cinéma, elle s'extirpe du film nul de Ben Affleck, pour faire SON film nul à elle toute seule. L'exemple même de la parité...

Elektra (Jennifer Garner) est devenue un assassin légendaire, froide, méticuleuse, et très efficace. Commanditée par un mystérieux inconnu, Elektra a maintenant une nouvelle cible, qui se trouve être un père attentionné et sa jeune fille. Les sentiments l'emportant sur le devoir contractuel, Elektra leur épargne la vie, et met les pieds dans un guêpier auquel elle ne s'attendait pas : la puissante organisation criminelle "La Main" veut voir disparaître cette petite fille, par tous les moyens...

Elektra meurt dans Daredevil. Jusqu'ici tout va bien. Elle revient à la vie pour son spin-off. Jusqu'ici tout va bien. Ressuscitée par un grand maître d'arts martiaux mystiques. Jusqu'ici tout va bien. Elle devient un assassin ninja (ou assimilé) froid et implacable. Jusqu'ici tout va bien. Et elle se retrouve au milieu d'un truc prophétique qui déterminera l'équilibre entre le bien et le mal, et bla et bla et bla et bla. Là, rien ne va plus, et ce n'est pas Jennifer Garner qui me contredirait. Pourtant, elle voulait pas la faire, cette "pseudo-suite" ! Le problème, c'est que la signature pour Daredevil comprenait en bundle le petit Stand Alone Elektra, quelle que soit la médiocrité du scénario. « Ce n'est qu'un mauvais moment à passer » dira-t-on, pour l'actrice et pour les spectateurs. Car, même si ces 90 minutes paraissent durer pour nous au moins le temps d'une trilogie complète, y en a qui ont bossé des mois sur ce film! Ce n'est pas ça qui va m'attendrir et me pousser à forcer la note, bien sûr, c'était juste mon instant réflexif que je m'imposais après avoir vainement cherché à utiliser un ou deux neurones pendant le temps du film, 90 minutes donc. Mais continuons, il y a tellement de choses à dire sur ce film ! Je passe volontairement sur Elektra, que je pense avoir suffisamment décrite dans les premières lignes, en ajoutant tout de même que la psychologie du personnage se réduit dans le poncif du méchant qui devient gentil. Les seconds rôles ne se bagarrent pas plus, menés au sommet par un grand maître de Kurigami (ou un truc du genre) qui s'approprie les traits de Terence Stamp. Preuve de grand génie scénaristique, il s'agit d'un sage aveugle très très balèze, nullement diminué par son handicap, et qui peut ressusciter les morts ! Pourquoi ? Parce qu'il est très très balèze en Kanugimi (ou un truc du genre), tiens ! Des seconds rôles, on pourrait encore en citer un ou deux, mais je risquerai de spoiler le film en vous fusillant les très grandes surprises que vous réserve le scénario. Chez les méchants, ça s'arrange un peu, sans plaisanter. Une espèce d'organisation très méchante avec des types truffés de pouvoirs magiques. Ils ont la classe. Ils sont super forts. Mais deux problèmes : Ils sont faciles et rapides à battre quand on connaît le truc (en général, leur donner un coup d'épée) ; et ils sont soutenus par des effets spéciaux flirtant tendrement avec le mauvais. Le pourquoi du comment de toute cette histoire, qui reste tout de même bien mystérieuse malgré le pourcentage minoritaire de scènes d'action, on l'obtiendra peut-être dans Elketra 2, mais ne l'espérez pas trop. Enfin, si vous avez toujours envie de l'espérer après tout ça...

Un navet qui n'aurait jamais dû voir le jour, à n'en pas douter, dont l'amoncellement de défauts justifie le bide que lui inflige le public américain. Le groupe de vilains hyper-tendance sauve quelques minutes, assez pour ne pas se retrouver d'égal à égal avec le Catwoman de Pitof. Et comme Rob Bowman ne cherche pas à en faire trop, on l'oublie à défaut de le discriminer. Pourvu qu'on oublie complètement Elektra...