Dumb & Dumberer : Quand Harry rencontra Lloyd
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 05/09/2003 (
Personne n'aurait pu ne serait-ce que l'envisager, Troy Miller l'a fait ! La suite totalement inattendue à cet hommage à la bêtise qu'a été le film Dumb & Dumber des frères Farelly ! Ou, plus exactement, le retour aux sources de la paire de têtes à claques la plus stupide de tous les temps. Les acteurs principaux Jim Carrey et Jeff Daniels, incapables d'assumer avec crédibilité deux jeunes collégiens malgré leur immense talent, laissent leur place aux deux parfaits inconnus que sont Eric Christian Olsen et Derek Richardson pour incarner la jeunesse des maintenant cultissimes Lloyd Christmas et Harry Dunne.
Après plusieurs années passées en apprentissage à domicile, avec pour seul copain un compagnon imaginaire de l'apparence d'un pirate, Harry (Derek Richardson) est envoyé au lycée pour goûter aux joies du milieu scolaire et se faire enfin des amis. Sur le chemin de l'école, il rencontre Lloyd (Eric Christian Olsen), un garçon excentrique visiblement en phase avec le comportement si particulier de Harry. Quand le principal Collins aperçoit ce duo d'abrutis dans son école, il voit enfin l'opportunité de détourner une somme d'argent très importante en instaurant une classe pour élèves spéciaux. Il charge alors les deux copains de recruter quelques lycéens constituer la section...
Ils sont allés chercher des sosies de Jim Carrey et Jeff Daniels, deux « acteurs » inconnus au bataillon capables d'imiter leurs modèles, pour pondre une suite à Dumb & Dumber ! Avec le recul, cette phrase a de quoi faire frémir. Une suite n'est à la base jamais vraiment bien vue, alors engager un visage lointain pour tenir le rôle autrefois porté par une sommité de la grimace burlesque, cela relève du suicide commercial. Pourtant, la ressemblance après grimage est frappante. La gestuelle, les mimiques, l'expressivité se confondent à s'y méprendre avec celles de leurs homologues adultes, et c'est plutôt une bonne surprise. Même les scénaristes ont bien compris l'essence même de la spécialité de Dumb & Dumberer : La stupidité sans égale. Là-dessus, personne ne pourra se sentir lésé, Lloyd et Harry rivalisant de sottise à chaque seconde d'apparition, déversant sans trop faiblir des flots incontrôlables de phrases mythiques sans pour autant tomber dans les banqueroutes humoristiques façon « American Pie » (Pipi caca sexe nichons poils etc). Le revers de la médaille, c'est qu'il ne s'agit pas d'un gage de qualité. Un détracteur à l'argument facile mettrait l'accent sur le scénario ridicule, la majorité des autres n'auront pas besoin d'aller bien loin pour découvrir la pauvreté de la plupart des gags et l'inintérêt constatable de l'ensemble.
Le degré de stupidité égale probablement celui de son prédécesseur, néanmoins la sauce prend moins bien. Bien sûr, personne ne sera à l'abri du fou rire nerveux devant un tel monticule d'imbécillité assumée, qui pourrait bien être le point de départ d'une ré-actualisation de votre stock de phrases cultes.