Disco
Cinéma / Critique - écrit par knackimax, le 06/04/2008 (Tags : disco achat musique adulte client fever france
Disco est un film à tendance one man show plutôt raté sur ces deux mêmes niveaux. Avis aux amateurs de Didier Travolta ainsi qu'aux fans de Franck Dubosc mais l'ensemble est assez lourd. Quelques bonnes blagues toutefois...
Didier Graindorge habite Le Havre. Sa maison doit probablement toucher celle d'Alphonse Brown (le fils de James) car ils sont atteints d'une folie similaire : ils sont tous deux héritiers d'icônes sexuelles. Didier a été un roi du disco à son époque sous l'alias de Didier Travolta. Pour payer des vacances à son fils au pays des kangourous, il remet le strass, les paillettes et les jeans moulants pour reformer le fameux trio des Bee Kings qui déferlait vingt ans plus tôt dans tous les concours de la région. Les yeux bleus au vent, il reprend la conquête de sa dignité dans un habit qui ferait penser à l'inverse.
Sans pour autant dire que le film est mauvais, on peut quand même vous assurer qu'il est assez nul. Et pourtant on sent un désir de faire rire propre à un Franck Dubosc en pleine forme. Mais là où Camping nous donnait une bonne dose de personnages hauts en couleur, ici il y a beaucoup plus de vide créatif. Du même coup le cas Travolta devient un pseudo one man show dont les interstices et pauses de tous genres sont assez mous et non avenus.
La problématique qui s'en dégage est une immense solitude, qui certes représente parfaitement le personnage principal et ses atouts ringards, mais qui ennuie le spectateur au milieu de moments pourtant assez drôles quand on aime l'humour en question. Il devient donc très difficile de choisir entre les rires et les larmes de consternation.
Pour rajouter au malaise de ce film mal équilibré en humour, les personnages secondaires sont plutôt creux et ne servent pas le propos de l'histoire comme ils le devraient. Si la prestation d'Isabelle Nanty reste la meilleure du film ex-æquo avec le featuring Francis Lalanne, les déceptions sont immenses. Depardieu à qui l'on donne à nouveau un rôle sur mesure de gros lourd s'empresse d'être pénible et débite son texte sur commande avec la beauté d'une méduse lâchée sur une plage de galets. Samuel Le Bihan qui signe ici son meilleur rôle ne sait toujours pas jouer mais on apprend qu'il sait danser et être sexy en vinyl moulant. Certes c'est une maigre consolation mais les points à compter ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse oublier les détails positifs.
L'ambition scénaristique n'est pas au rendez-vous non plus et on a l'impression d'avoir été kidnappé pour une suite d'événements sans conséquences dans une salle où la réactivité ne peut pas suivre sa continuité logique d'ambiance comme l'aurait voulu le genre. On en ressort usé, avec un arrière goût de Pour toi Public raté. Viennent s'ajouter enfin le ciel, le soleil et la mer sans pour autant nous illuminer la vie. Il devient alors très frustrant de s'ennuyer en rigolant.
Certes on ne peut pas dire que le film soit inutile, mais on peut certainement insister sur le fait que ce divertissement n'est pas intégral et que le choix du spectateur tombé là par hasard peut s'avérer être une grosse erreur si sa présence au cinéma est peu fréquente. N'imaginez pas sauver un samedi ou un dimanche soir avec cette toile sans intérêt alors que vous pourriez apprécier dans une salle voisine de l'humour du nord par exemple.
Si vous avez aimé Camping, l'alchimie n'a pas marché cette fois, si vous aviez trouvé cela mauvais celui-ci est encore pire. Voici deux bonnes raisons de passer votre chemin.
La phrase suivante résumera bien le film à mon sens :
« Le Disco c'est plus qu'une danse c'est un mode de vie. » Didier Travolta en slip.