Cube Zero
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 07/02/2005 (Tags : cube film zero critiques barbarash ernie wynn
La destruction de tout mystère
A la question "un troisième Cube était-il utile?", on peut sans aucun doute répondre "non". Après un premier film, Cube, en 1997, qui mélait à la perfection Science-fiction, psychologie, clostrophobie, stress, horreur et une bonne dose de mystère non résolu (même à la fin) ; un second, Cube 2: Hypercube, en 2002, qui partait dans des délires assez douteux de dimensions parallèles et qui proposait une fin plus qu'étrange, voici en 2004 Cube Zero, qui est censée être la prequelle de l'oeuvre de Vincenzo Natali.
Ce troisième film canadien, écrit et réalisé par Ernie Barbarash, co-scénariste de Cube 2, s'inspire à la fois beaucoup de séries B et du second long métrage qu'il continue en précisant l'explication des cubes.
On se retrouve donc une fois de plus dans un cube contenant une quantité de salles qui regorgent de pièges mortels. Comme dans les autres épisodes, on suit un certain nombre de personnages dont beaucoup mourront de façon abominable (réduit en bouillie par un acide, brulé vif au lance flammes, littéralement explosé par des ondes sonores ultra-puissantes, tailladé en milles morceaux...). Sur ce point, Cube Zero fait dans le gore largement excessif et inutile avec des scènes bien immondes qui restent dans les mémoires.
L'aspect série B se ressend fortement avec des super-soldats aux yeux verts bien ridicules, le personnage de Jax, cyborg foireux qui prend plaisir à parler français (?) et ses deux compères qui ont des espèces de rasoirs en guise de mains pour mieux taper sur les claviers des ordinateurs (?). Avec ces protagonistes, Cube Zero part à des lieux des deux premiers films.
Mais c'est l'histoire qui achève définitivement ce troisième Cube. Tout le mystère du premier film, qui avait été conservé de justesse dans le 2, est on ne peut plus clairement explicité dans ce numéro 0. Ainsi, les cubes deviennent des laboratoires où un gouvernement inconnu envoi des individus (qui y ont consenti d'une manière ou d'une autre) pour être le sujet d'expériences mortelles en tous genres. Le gouvernement en question étudie ainsi les effets d'armes de destruction et se débarasse de personnes dont il ne veut plus.
Enfin, ce Cube Zero, comme le numéro 2, s'envole fréquemment dans des non-sens assez affligeants (comme la lumière blanche, les différentes sorties des cubes et la petite fille à la fin) qui font perdre le peu de pertinence qu'il aurait pu avoir.
Cube Zero n'a donc aucun intérêt par rapport à Cube (tant il perd sa force psychologique et stressante) et termine ce que Cube 2: Hypercube avait malheureusement commencé: c'est-à-dire des explications simplistes des cubes.
Espérons simplement qu'ils n'oseront pas faire un quatrième Cube...