La critique de Dark Shadows, le nouveau Tim Burton
Cinéma / Critique - écrit par Guillaume, le 11/05/2012 (Tags : burton dark film shadows tim cinema barnabas
C'est avec une larmichette à l'oeil que l'on se remémore avec émotion la rencontre avec le Tim Burton réalisateur de la fin des années 80. Beetlejuice, Batman, Edward aux mains d'argent, autant de films qui ont su élever l'américain au statut de maître du cinéma.
Avec Dark Shadows, une adaptation d'une série d'une autre ère (les années 60), Tim Burton semble renouer avec sa verve gothico-moderne. Une pincée d'humour n'a jamais fait peur au réalisateur, même quand il est associé au surnaturel, aux fantômes, sorcières et autres vampires.
Oui, Sleepy Hollow (bruyamment surnoté par mes soins à l'époque) ou Alice au pays des merveilles étaient très premier degré, tout comme son remake de la planète des singes. Oui, le réalisateur a clairement des problèmes à se positionner : doit-il faire du Burton pour être Burton ? Doit-il essayer de sortir de son image traditionnelle ?
Johnny Depp et Michelle Pfeiffer.
Avec Dark Shadows, le maître du gothique semble être de nouveau perdu. La réalisation est efficace, les couleurs sombres comme il faut, les décors esthétisants à souhait. Le jeu d'acteur sérieux... Mais l'ensemble manque de panache.
Une histoire de non-amour entre une sorcière (Eva Green) et un homme (Johnny Depp), une transformation en vampire, un bond dans le temps de 200 ans, une famille à protéger, une femme à aimer. Voilà de quoi est faite l'étoffe du film.
Derrière un fond terrible (des morts par brochettes, des malédictions impitoyables - pire que Dallas) l'humour est omniprésent. Parfois sous la forme d'anachronismes - souvent peu efficaces mais arrachant malgré tout quelques sourires-, parfois par l'intensité des duels -la confrontation vampire vs sorcière se révèle payante-, mais la plupart du temps c'est bien l'absurdité et la surenchère qui fascinent.
La famille austère cache bien des secrets...
Il y a là un véritable travail d'accumulation, comme s'il fallait exploiter tous les ressorts possibles et inimaginables : de la position atypique pour dormir du vampire à son langage d'un autre siècle, on a le droit à tout, tout, tout ! Mais comme c'est bien mené par Burton, on suit sans trop traîner des pieds.