La colline a des yeux - 2006
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 22/06/2006 (Plus qu'un bel hommage à Wes Craven
La Colline a des yeux constitue un remake très réussi. C'est aujourd'hui devenu si rare que cette relecture s'applaudit vivement. Alexandre Aja, le réalisateur français du nerveux et sauvage Haute Tension récidive avec un talent des plus indéniables au niveau visuel par rapport à l'oeuvre de Wes Craven.
Si la première partie n'apporte scénaristiquement pas de vraie différence avec le film de 1977, elle bénéficie d'un budget 60 fois plus élevé. Cela permet par exemple d'offrir de séduisants maquillages et beaux paysages de désert en plan large. Comme dans le long métrage original, La Colline a des yeux version 2006 ne décolle vraiment qu'au moment de la première attaque du camping-car. Particulièrement stressante, poisseuse, malsaine et violente, elle ne manque pas de puissance horrifique. Dès cette scène d'agression, Alexandre Aja alterne les copié collé et les nouveaux apports terrifiants. Grâce à cela, le remake gagne toute sa légitimité et même plus. Accompagnées d'une musique inspirée par Ennio Morriconne et qui se permet de discrètes montées techno hardcore, les scènes de tensions mêlent habilement gore, fureur et esthétisme. Les monstres affichent des corps torturés, difformes et dégoûtants qui sont du plus bel effet. Une ville quasi fantôme, totale nouveauté de cette opus, transporte le spectateur dans un univers décalé où les normes sont largement perturbées. Lors d'une saynète dans une espèce de congélateur pour viande humaine, le film atteint un sommet de crasse malsaine.
Si les morts sont crues et les coups explicites, La Colline a des yeux 2006 s'arrête sur leurs effets sur les personnages qui restent en vie. Entre les larmes et les cris bien dosés ainsi qu'une volonté de vengeance qui va crescendo, le film donne dans un réalisme plus qu'appréciable. La mort d'un membre de sa famille ou de sa femme a ici une véritable importance. En quelques mots et images subtilement choisies qui expliquent les mutations génétiques, La Colline a des yeux constitue aussi un bon plaidoyer anti-nucléaire.
Avec un savant mélange d'horreur et de talent, cette version du classique de Wes Craven est d'ores et déjà un incontournable du genre.