Les choristes
Cinéma / Critique - écrit par weirdkorn, le 07/09/2004 (Coup de choeur
Plus grand succès du cinéma français de cette année 2004, les Choristes a déjà réuni plus de sept millions de spectateurs et s'est largement vendu hors de nos frontières. Cette réussite s'explique tout à fait tant ce film réussit à regrouper humour, divertissement, beauté et surtout beaucoup d'émotions. C'est réellement ce dernier point qui retient toute l'attention, les Choristes touchant aussi bien par l'atmosphère de cet orphelinat d'antan que par la musique irréelle et envoûtante parvenant de la chorale. Ajoutez à cela une belle performance d'acteur de Gérard Jugnot ainsi qu'un scénario qui tient la route et il n'en faut pas plus pour avoir un résultat largement au dessus de la moyenne.
Dans l'après guerre, Clément Mathieu (Gérard Jugnot) trouve un emploi de surveillant au Fond-de-l'Etang, un orphelinat tenu par une main de fer par le directeur Rachin (François Berléand). Ici, le mot d'ordre est Action Réaction. Pour tout acte contraire au règlement, la sanction est immédiate (mise au cachot, punition corporelle...). Autrement dit, ça ne rigole pas beaucoup au Fond-de-l'Etang et ce n'est pas la politique de l'établissement qui va faire avancer les choses. Le bon Clément Mathieu va tenter de redonner de l'humanité à ces enfants par la création d'une chorale. La musique adoucit les moeurs, c'est bien connu. Le nouveau pion va donc appliquer ce principe afin d'éduquer ces élèves en mal d'amour et évidemment, cela fonctionne.
Les Choristes, bien que basé sur un scénario très classique et conformiste, remplit tout à fait son contrat de divertissement. On y passe un agréable moment et les quelques répétitions ou baisses de rythme n'entachent en rien la qualité de ce film destiné à un large public. Même si la trame de l'histoire est convenue et sa moralité gentillette, on apprécie tout de même cette belle fable pour son optimisme et la leçon de vie qu'elle nous donne. Le gentil et humaniste Gérard Jugnot (plus qu'impeccable) va prendre le dessus sur le méchant François Berléand, bourreau d'enfants simplement marqués par le simple fait d'être dans cet orphelinat. C'est assez caricatural mais cela marche. Et dans le cas des Choristes, si cela a si bien marché, c'est surtout grâce à la musique. Bruno Coulais a réussi à créer une chorale et une mélodie vraiment très belle. Le chant des enfants est superbe et prend toute son ampleur dans cet environnement lugubre de pensionnat d'après guerre. Rajoutez à cela la voix suraiguë de Jean-Baptiste Maunier et cette chorale réussit à produire cette sensation magique et indéfinissable qui fait cela nous touche. De plus, la réalisation à la fois sobre et très esthétique (le plan de l'entrée au Fond-de-l'Etang notamment) prolonge cette atmosphère ensorcelante et imprègne totalement le spectateur de la froideur mais aussi de la vie de cet orphelinat.
Les Choristes est la surprise française de l'année. Ce film réussit à émouvoir son public et bâtit là les clés de son succès. A la fois touchant et amusant, Christophe Barratier signe un bon exemple de divertissement familial mais qui ne serait pas du même niveau sans la musique de Bruno Coulais et le chant si envoûtant de ces enfants.