5/10Les chansons d'amour

/ Critique - écrit par riffhifi, le 27/05/2007
Notre verdict : 5/10 - Sing-sing bobo (Fiche technique)

Une comédie musicale parisiano-bobo en compétition au Festival de Cannes.

Parmi les films en compétition officielle au Festival de Cannes de cette année (le 60ème du nom, donc), on trouve cet étonnant petit film français, comédie musicale parisienne sur les affres de l’amour.

Ismaël, Alice et Julie forment un trio amoureux. Ou plutôt, le couple de vingtenaires formé par Ismaël et Julie tente une expérience en acceptant une troisième personne entre eux. Qu’adviendra-t-il alors de leur amour ?

Alice, Julie et Ismaël
Alice, Julie et Ismaël
Si les thèmes abordés sont assez courants (l’amour sous toutes ses formes, les tâtonnement de la jeunesse qui se cherche), il faut reconnaître au film une pertinence inhabituelle et un traitement assez habile des scènes musicales. Le scénario explore diverses pistes et la façon dont il navigue entre la comédie et le drame n’est pas bête du tout. Le tournant qu’il prend au premier tiers du film est particulièrement inattendu.

Alors pourquoi, pourquoi, mais pourquoi est-ce aussi agaçant ? Parce que les personnages aux cheveux savamment décoiffés, portant une écharpe et habitant du côté de Bastille, même lorsqu’ils suivent un bon scénario, peuvent rapidement courir sur le haricot. Pour peu qu’on soit allergique à la tendance bobo, véhiculée par des artistes poseurs comme Bénabar ou Damien Saez, on a sérieusement envie de coller des tartes à ces protagonistes qui aiment à citer des poèmes d’Aragon en marchant…
Et si on a le malheur d’être également hostile à la Nouvelle Vague des Truffaut et des Rohmer, à ses dialogues affectés et à son style pseudo-naturaliste maniéré, autant laisser carrément tomber l’idée d’aller voir le film.
Si seulement les personnages chantaient pendant tout le film au lieu de parler la moitié du temps, l’ensemble serait sans doute plus supportable.

Si on parvient à ne pas s’irriter de cet aspect du film, et qu’on ne s’émeut pas de voir Paris filmé sous son angle le plus grisâtre (la photo n’est ni esthétisante ni sordide, elle se contente de traverser la ville sans point de vue), on doit pouvoir apprécier ses séquences musicales, toujours bien écrites et souvent bien chantées ; Ludivine Sagnier et Chiara Mastroianni ont droit à une très belle chanson chacune, et la dernière scène du film est assez jolie, permettant de clore le tout sur une note plutôt positive.