7/10Le bonheur est dans le pré

/ Critique - écrit par iscarioth, le 27/03/2007
Notre verdict : 7/10 - Casting gagnant (Fiche technique)

Il n'y a pas un genre plus pratiqué par le cinéma français que la comédie. Sur presque chaque liste rédigée sur le thème des films cultes, on peut constater l'engouement et l'attachement du public français pour ce patrimoine. Le genre n'a pas enfanté que des merveilles d'innovations et d'écriture. La gouaille est souvent excessive et les déceptions nombreuses. Mais attention... Le film dont nous allons parler ici n'est pas une comédie française comme les autres. A la source, il y a Etienne Chatiliez, l'un des cinéastes à succès les plus corrosifs, s'il en est....


Entre 1990 et 2000, Etienne Chatiliez ne réalise qu'un seul film : Le bonheur est dans le pré, en 1995. Chatiliez, après Tati Danielle, au succès critique indéniable mais à la réussite commerciale moins importante, renoue avec le grand succès qu'il avait connu pour La vie est un long fleuve tranquille. 4,9 millions de personnes en salle pour aller voir le Bonheur est dans le pré, après les 4 millions de La vie est un long fleuve tranquille... Ici, le discours se fait moins agressif, mois cynique. Chatiliez réalise un film beaucoup plus doux et optimiste que ce à quoi il nous a habitué. Et pourtant, le film, léger et agréable, résolument souriant, ne donne jamais l'impression d'une accumulation de mièvres scènes béates. Au scénario, on retrouve Florence Quentin, co-scénariste de La vie est un long fleuve tranquille et de Tati Danielle, cette fois seule à l'écriture. La différence de piment serait elle due à l'absence de Chatiliez ?

L'histoire est celle de Francis (Michel Serrault), chef d'entreprise affaibli, blasé et cadenassé par une femme et une fille pédantes et snobs à l'extrême. Ce quotidien morose est bouleversé par une émission de télévision, qui catapulte l'homme dans sa nouvelle vie, au sein d'une famille aimante, dans un pays de cocagne, sous le soleil du Gers. Le film doit une très large partie de son succès à ses acteurs, tous très talentueux : Carmen Maura, la fameuses muse de Pedro Almodovar, Eddie Mitchelle, peut être le chanteur français le plus doué et le plus sous employé du cinéma national (il recevra le César du meilleur second rôle pour sa prestation) et enfin Michel Serrault, véritable pilier du film, monument d'expérience, de talent et de présence. Ce qui fait l'humour, l'ambiance et le caractère du film, c'est bien plus les entrechoquements des personnages, tous très archétypaux, entre eux, que la trame scénaristique, assez mince et de peu d'intérêt.


Scénarisé de manière peu critique, avec une histoire que l'on qualifierait presque de commune, de banale, Le bonheur est dans le pré s'en tire tout de même avec les honneurs grâce à son formidable casting, le couple Mitchell et Serrault en tête. A découvrir.