La boîte noire
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 06/11/2005 (Crash tête
A la suite d'un accident de voiture, Arthur Seligman (José Garcia) est plongé dans un coma...
Changement de registre pour Richard Berry. L'acteur réalisateur de L'art (délicat) de la séduction et de Moi César, 10 ans 1/2, 1m39 revient en 2005 avec La boîte noire, un thriller psychologique torturé principalement interprété par José Garcia.
Avec Memento et Lost Highway comme références évidentes, l'adaptation au cinéma de la nouvelle de Tonino Benacquista (scénariste de De battre mon coeur s'est arrêté et Sur mes lèvres) parvient à concurrencer certaines productions américaines du genre. Perdus dans la tête d'Arthur, on suit ses souvenirs (d'enfance, érotiques...) et délires (rêve, réalité, conscience, inconscience). Aidé par une imagerie sombre, de bons effets spéciaux et la musique atmosphérique de Nathaniel Mechaly, Richard Berry étonne par l'ambiance étrange qu'il crée. José Garcia prouve encore une fois qu'il est un des plus grands acteurs du cinéma français actuel. Malgré de trop nombreux gros plans du réalisateur sur son visage, il exprime parfaitement les troubles dans lesquels son personnage baigne.
A la recherche de la vérité concernant un flash-back récurrent qui le hante, Arthur enchaîne les rencontres avec des individus secondaires aux facettes tout aussi floues. Comme dans Lost Highway, la seconde partie du film, le réveil, plonge le spectateur dans une perte de repères quasi-totale. Les identités se confondent, les certitudes s'estompent et les mystères s'entassent. Bizarrement, alors que la première partie parvenait à intriguer, la seconde s'éternise dans la fameuse réminiscence séquentielle qui est censée faire monter le suspense. Elle irrite jusqu'à arriver à un twist final qui déçoit.
Véritable réussite visuelle et atmosphérique, La boîte noire manque sa révélation finale.