8/10Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre

/ Critique - écrit par Nicolas, le 06/02/2002
Notre verdict : 8/10 - Astérix et qui ? (Fiche technique)

Astérix et qui ?

Autant le dire tout de suite, il n'y a pas photo entre le premier Astérix et Obélix et celui de Chabat. Mais vraiment pas. Le premier était une bouillie condensée pas super drôle et éraflée par l'horripilant Christian Clavier, le deuxième part dans un peu n'importe quoi, tout en suivant néanmoins les grandes lignes de l'album Astérix et Cléopâtre, collage non évident pourtant avec l'humour de Chabat. Que nenni, le blockbuster français est là et tient ses promesses.

Devant l'arrogance de Jules César (Alain Chabat), soutenant que le peuple romain est le plus grand bâtisseur du monde, Cléopâtre (Monica Bellucci) ordonne à Numérobis (Jamel Debbouze) de construire le plus grand palais royal jamais vu jusqu'ici, et cela en moins de trois mois, sous peine d'être jeté aux crocodiles. Pari impossible, sauf bien sûr pour d'irréductibles gaulois gavés de potion magique...

Première constatation : Christian Clavier n'a jamais été aussi supportable. Sérieusement. Tellement supportable qu'il passe même au second plan, avec Depardieu. Car Chabat a rassemblé autour de lui des potentiels comiques très forts, citons Edouard Baer (scribe très bavard), Marina Foïs (suivante mollassonne), Dieudonné (général romain approximatif sur les noms), Gérard Darmon (ennemi sifflant de Numérobis), Isabelle Nanty (esclave interférée)... déjà un paquet de monde ! Jamel les surplombe tous, très présent à l'écran et moteur comique du film. En clair, Jamel use de son humour si spécial à outrance, et donne beaucoup de volume à Numérobis. Puis, Chabat ne s'est pas contenté de garder l'aspect comique de l'album, il le recouvre d'une couche de son humour "Nuls" : références à des films (Star Wars et Titanic, entre autres), à des chansons (Alexandrie, Alexandra, Djobi Djoba, entre autres aussi), utilisation de noms tous plus farfelus les uns que les autres, anachronismes, et autres délires psychotiques. Et l'alchimie prend bien, même très bien, même si quelques gags sont lourds et font un peu dans le n'importe quoi. Et puis, Chabat avait les moyens, et cela se voit à l'écran. Effets spéciaux très réussis, grands extérieurs ensablés, intérieurs somptueux, et beaucoup beaucoup de figurants.

Chabat donne au mythe Astérix un film très réussi, à la fois personnel et fidèle, parfois un peu décalé mais drôle et inventif. Christian Clavier et Gérard Depardieu, bien que très présents, sont noyés sous le nombre de seconds rôles talentueux et sous l'imposante présence du comique Jamel. Pari réussi, envers et contre tout...