Anges & démons
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 26/05/2009 (Loin de l'insipide Da Vinci Code, Anges & Démons est une efficace course contre la montre qui fait fi de toute crédibilité. Mais du coup, ça passe mieux.
Alors que le Vatican est sur le point de se choisir un nouveau Pape, les quatre évêques désignés comme potentiels successeurs sont kidnappés et menacés de mort par une secte dissidente ancestrale, les Illuminati. Spécialiste du sujet, le professeur Robert Langdon (Tom Hanks) est dépêché sur place pour faire la lumière sur cette affaire, et mener une course contre la montre où chaque seconde compte. Car au bout du temps imparti, c'est tout le Vatican qui s'écroulera...
Ron Howard aux manettes, Tom Hanks de nouveau dans le rôle principal, sur un scénario Akiva Goldsman adapté d'un roman de Dan Brown. Le fantôme du Da Vinci Code flotte au dessus de nos têtes, aura maléfique qui avait jeté un froid sur la croisette il y a quelques années de cela, et qui nous fait accueillir ce nouveau film avec une certaine suspicion. Celui-ci va également nous parler de religion, mais dans une mesure un peu plus sobre que son illustre prédécesseur, sans la petite touche fantaisiste qui avait pu nous captiver sur le papier et nous amuser à l'écran. Au final, nous nous retrouvons avec un bon vieux thriller construit de manière ambitieuse, qui prend place au sein même du Vatican. Et ça change tout.
" Mince, foutu placard... "Le contexte même est, de base, assez intéressant : le pape vient de rendre l'âme, et des dissidents de l'église catholique nommés Illuminati en profitent pour kidnapper les quatre preferiti (évêques susceptibles de prendre la succession du saint père), menaçant de les exécuter à intervalle régulier juste avant de faire sauter le Vatican tout entier. Du coup, les forces ultra-locales de l'ordre font appel à Robert Langdon, le grand spécialiste des symboles, et lui demande de débrouiller l'affaire avec son esprit super aiguisé. Après tout, s'il y a un homme qui connaît les Illuminati, c'est bien celui qui a publié un gros bouquin dessus. Bref, voilà notre Tom Hanks en train de fouiller le Vatican et ses environs, affublé d'une potiche de doctoresse en trucs vachement compliqués et potentiellement dangereux, à la recherche des codes et autres symboles qui pourront l'aider à sauver les évêques et a déniché la fameuse bombe dans le temps imparti. Du coup, Ron Howard joue la carte du suspense : en imposant une contrainte horaire à ses personnages, le scénario lui offre la possibilité d'imposer une réalisation musclée et surtout très rythmée, vissant le spectateur dans son fauteuil pour les deux heures à venir. Il n'y a guère que les premiers et derniers instants du film pour ralentir la cadence. Entre temps, on nous sort le grand jeu, à grands coups de millions de dollars : une place Saint-Pierre bondée de monde, des décors d'une grande majesté, des figurants à tout-va, des explosions, des bûchers, etc. Les yeux s'en prennent plein la rétine, constamment sollicité de droite à gauche, si bien que le cerveau prend du retard sur l'information. Mais à la sortie de la salle, le compte-rendu est déployé : globalement, on a essayé de nous faire avaler n'importe quoi, des énormités dans certains cas, des invraisemblances la plupart du temps.
Ce qui nous amène à ranger Anges & Démons sur l'étagère des films très peu intellectuels, gavés de sauce blockbuster, qui ont le mérite de nous faire passer un bon moment et de nous donner l'impression d‘apprendre des choses. Le contexte choisi, l'élection d'un nouveau pape, offre au film un environnement très appréciable que les effets spéciaux et les décors soutiennent de bout en bout.