3.5/10Da Vinci code

/ Critique - écrit par Nicolas, le 17/05/2006
Notre verdict : 3.5/10 - Da Vinci Flop (Fiche technique)

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Da Vinci Flop

Jacques Saunière (Jean-Pierre Marielle), conservateur du musée du Louvre, est assassiné dans des circonstances mystérieuses dans la Grande Galerie. Avant de mourir, il met en place un jeu de piste destiné à sa petite-fille, la cryptologue Sophie Neveu (Audrey Tautou), et à l'historien Robert Langdon (Tom Hanks), soupçonné du meurtre du vieil homme. L'issue est cruciale : au bout de chemin, un secret dissimulé depuis des siècles, celui du Saint-Graal...

Prenons le livre de Brown tel qu'il est : une grande chasse au trésor menant au Saint-Graal himself, excusez du peu, émaillée d'un nombre incalculable d'informations, révélations, d'éléments de fiction en rapport avec l'église. L'essentiel de son intérêt, et probablement le moteur de son succès, est ici : le lecteur est happé par ce flot continu de faits et de théories historiques, s'en passionne, se donne envie de chercher plus loin et de se documenter sur ce fameux génie de Da Vinci ; car, avouons-le, l'intrigue en tant que telle n'est pas ce que l'on pourrait appeler une perle d'écriture, construite comme un scénario hollywoodien, et bourrée de rebondissements à peine moins éventés qu'une enquête de Derrick.

L'adaptation n'en est donc que plus facile. Même, à bien y regarder, les entorses au scénario se montrent rarissimes, quasiment toutes justifiées, limite trop peu nombreuses. Le scénariste Akiva Goldsman, également à l'origine d'un autre film de Ron Howard (De l'ombre à la lumière) effectue ce que l'on pourrait presque appeler une "transposition pure et simple" de l'histoire, assuré alors de s'octroyer les faveurs des millions de lecteurs captivés par les péripéties de Robert Langdon et de Sophie Neveu. Non, sur le plan de la fidélité, rien ne peut être opposé au Da Vinci Code cinématographique.

Et ce sera peut-être bien son seul argument de vente. Car, si les aventures de Langdon / Neveu ont bien été conservées telles qu'elles, Ron Howard les emboîtent très maladroitement. La scène d'exposition, où l'un des protagonistes déchiffre scrupuleusement La Cène, en est le reflet : dix, peut-être vingt minutes de parlotte à peine imagée, qui délivre un avant-goût de ce qu'aurait pu devenir le film si Howard avait choisi la voix explicative. Sur un ton monocorde, soutenu par une piètre musique quasiment ininterrompue (pourtant orchestrée par Hans Zimmer), il passe du coq à l'âne en évitant de souligner les passages importants, et perd le spectateur qui n'a d'autres choix que de suivre les deux héros, en patientant pour obtenir la révélation finale. Celle-ci, étrangement différente de l'histoire originelle, laisse perplexe. « Tout ça pour ça ? ». Les critiques qui ont pu assister à la première de Cannes ne vous cacheraient pas leur sentiment hilare vis-à-vis de celle-ci, torpillée par la mise en scène ingrate.

Et que dire du panel d'acteurs ? Hanks fait dans le minimum syndical, arrive presque parfois à donner un poil de volume à son Langdon dont il s'approprie, finalement, assez convenablement des traits. Tautou et Reno, coltinés à l'anglais, affichent de plus grandes facilités en français, et offrent alors une prestation en nette demi-teinte. Il n'y a bien que Ian McKellen, acteur de tous les combats, pour donner une adéquate leçon de comédie. Dommage que chacun des personnages ait subi une décoloration dans l'entreprise, dépossédés de certains de leurs traits émotionnels / psychologiques qui leur donnaient un peu de ressort sur les pages écrites par Dan Brown.

Au final, un ratage incommensurable qui ne fera qu'alimenter les détracteurs du livre de Dan Brown. Que l'église et que les auteurs "pillés" se rassurent : le ridicule du film suffit à le déposséder de toute crédibilité.