Resident Evil - Apocalypse
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 06/10/2004 (Tags : film evil resident apocalypse films umbrella alice
Paul Anderson cède la place à la réalisation, mais n'entend pas pour autant lâcher aussi ses prérogatives de scénariste et de producteur. Peut-être la peur du 2 ? Rappelons que les numéros 2 se montrent généralement mal venus, et plus particulièrement dans les jeux vidéo (Mortal Kombat 2, Tomb Raider 2). Mais les possibilités offertes par la fin du premier opus ne pouvant être laissées en plan, surtout après avoir prononcé le mot « Nemesis », la suite s'imposait. Le système demeure : une tête connue pour se donner du crédit (Milla Jovovich), un solide bloc de pognon pour se donner également du crédit, et du figurant à trucider. Ca s'annonce pas cérébral, les Resident Evil l'ont jamais vraiment été de toute façon, et c'est pas ce qu'on en demande.
Echappé du Hive, le virus T intègre les petites rues tranquilles de Raccoon City et se répand sans que personne ne puisse le ralentir, transformant chaque être vivant qu'il touche en mort-vivant assoiffé de sang. Pour éviter les débordements d'un telle catastrophe, la société Umbrella ferme les portes de la ville, dans l'attente d'une extermination pure et simple du problème : une ogive nucléaire assez puissante pour rayer Raccoon City et sa clique définitivement. Jill Valentine (Sienna Guillory), ex-agent spécial coincée au pays des gens qui ne meurent plus, doit collaborer avec Alice (Milla Jovovich), ex-employée de Umbrella, pour espérer avoir une chance de s'en sortir vivante...
Alice se réveille au milieu d'une ville complètement cradingue, retournée par une bande joyeux mort-vivants qui n'arrêtent pas de faire de nouveaux adeptes de la Undead Attitude. Par bonheur, voilà qu'elle se découvre de nouvelles capacités probablement cédées par la Umbrella Corporation, la vilaine société toute puissante qui sautille de joie dès qu'elle peut trafiquer la génétique de ses employés. « Programme Alice », qu'ils appellent ça, une filière parallèle de leur fameux « Programme Nemesis ». Au bout du compte, mêmes objectifs, sauf que l'un aura du mal à s'insérer socialement s'il se retrouve au chômage. Attendez... « Nemesis » ? La créature hideuse de Resident Evil numéro trois, ce délicieux mastodonte muni d'un bazooka qui n'a que le mot « Staaaaaaars » à la bouche (déformée) ? Effectivement, et ce n'est pas tout : Jill Valentine. Oui, l'héroïne sexy de la série s'introduit enfin dans la scénario, quasiment de la même façon que dans RE 3, pour filer quelques coups de botte et vider quelques chargeurs. Dans la jupette, Sienna Guillory, pas vraiment du premier choix en tant qu'actrice mais largement dans les niveaux pour ce qui est du physique. On ne va pas s'en plaindre, si quelqu'un avait voulu du Shakespeare, Milla Jovovich ne serait certainement pas là. Bref, si Resident Evil le premier film s'appuyait modérément sur Resident Evil le premier jeu, Resident Evil Apocalypse tient beaucoup de Resident Evil le troisième jeu, et ce n'est pas les présences de Carlos Oliveira et de Nicholaï Ginovarf qui viendront me contredire. Les fans assidus pourront même reconnaître de sérieux clins d'oeil à Resident Evil 2 et à Code Veronica, pour peu qu'ils soient attentifs. C'est que ce n'est pas gagné d'avance, car en terme de scénario, c'est proprement du n'importe quoi. Une espèce de version extravagante du troisième jeu, qui ne semble servir qu'à apporter de furieuses scènes d'action, elles non plus pas foncièrement crédibles, mais plutôt divertissantes. On s'émerveille même parfois de dénicher des petites perles d'innovations dans la réalisation, sorte de petit plus pour film d'action décérébré, à côtés de quelques effets de style mal venus. Alexander Witt, réalisateur novice qui signe sa première « oeuvre », montre en tout cas de claires aptitudes dans la catégorie horreur, avec une utilisation plutôt pertinente de l'ambiance sonore comme déclencheur d'effroi.
Un bilan encore plus mitigé que pour le premier, l'angoisse laissant nettement plus la place à l'action, plutôt amusant dans sa première partie certifiée sans matière grise, et plutôt consternant dans sa deuxième partie certifiée également sans matière grise. Content néanmoins d'avoir pu estimer ce que donneraient les personnages de Jill Valentine et du Nemesis sur grand écran, même si le gros mon-monstre se montre largement en-deça de son potentiel.
P.S. : Que quelqu'un m'explique l'intérêt d'avoir collé aux héros les blagues ridicules d'un « black de service »...