6/10X-Men: Days of Future Past, si bien que ça?

/ Critique - écrit par Hugo Ruher, le 17/10/2014
Notre verdict : 6/10 - Faut dire qu'après Wolverine, on se contente d'un rien... (Fiche technique)

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A l’occasion de la sortie en DVD de X-Men: Days of Future Past (DoFP pour les intimes), repenchons nous sur ce dernier volet de la franchise qui a obtenu un certain succès public et critique, relevant le niveau de la saga selon de nombreux fans. Est-il si bien qu'on le dit?

Avant de nous intéresser au film lui-même, petite piqûre de rappel concernant la franchise X-Men… Il y a d’abord eu la trilogie X-Men terminée avec L’affrontement final qui a vu la mort de Jean Grey et le désespoir de Wolverine obligée de la tuer dans une scène aussi pathétique qu’involontairement risible. Une franchise parallèle s’intéresse justement au personnage de Wolverine avec un prequel se situant dans les années 60-70, et une suite quelques années après L’affrontement final. Il faut compter également avec X-Men: Le commencement, une nouvelle franchise (en quelques sortes), se concentrant sur la jeunesse du professeur Xavier.

Dans tout ça, X-Men DoFP se déroule après le second volet de Wolverine, mais il faudrait plutôt le considérer comme une suite à la nouvelle franchise initiée avec Le Commencement. Tout en sachant que cette volatilité des franchises semble autoriser une cohérence très limitée de l’ensemble. Simple non?


Tu me fous la paix avec tes explications? On peut y aller?.

 

Marty! Dans la KittyLorean!

Bref, tout ça n’est que moyennement important car ce dernier volet peut aussi se suffire à lui-même. L’histoire se déroule donc dans un futur proche, les mutants et par la même occasion, une bonne grosse partie de l’humanité a été détruite par les Sentinelles. Ces machines peuvent s’adapter aux pouvoirs des mutants et leur mettre la misère à chaque fois qu’ils les croisent. Pour les battre, le professeur Xavier (Hein ?) veut se servir de la capacité de Kitty à faire voyager dans le temps (Que ?) pour envoyer Wolverine dans le passé empêcher la création des Sentinelles (...).

Arrêtons-nous un moment sur le scénario puisque quand il y a du voyage dans le temps, il y a généralement du bullshit… Mais là, les incohérences commencent dès le départ. Bon, déjà, à moins d’avoir vu la scène cachée de X-Men 3, les bonus du DVD et d’avoir beaucoup d’imagination, on ne peut pas savoir pourquoi Xavier vit encore. Ensuite, Kitty elle peut traverser les murs, depuis quand elle s’est faite greffer un TARDIS ? Et puis on n’avait pas enlevé les griffes en Adamantium de Wolvi à la fin de son dernier film ?

Vous vous rappelez quand je vous parlais de cohérence toute relative ?


On pourrait s'attendre que parler à son soi du futur change un peu l'avenir. Hé ben non..

 

Quoi qu’il en soit, c’est le début du périple de Wolverine qui va devoir empêcher Mystique de tuer Bolivar Trask, l’inventeur des Sentinelles. Meurtre qui aura pour conséquence de faire de Mystique une méchante et d’encourager le gouvernement à poursuivre le programme de Trask. Wolverine doit réconcilier Xavier et Magnéto, un peu en froid à l’époque, pour qu’ils s’allient pour venir en aide à Mystique. Non, il n’y avait pas plus simple, comme par exemple empêcher la naissance de Trask. Et Xavier est sûr de lui : si Trask ne meurt pas, les Sentinelles ne seront pas construites. Aucune chance que le programme ne soit acceptée quand même quelques années plus tard. Aucune on vous dit.

Wolverine est... Super Nanny!

Mais au-delà d’un scénario un peu foireux, le vrai défaut selon moi de ce X-Men, ce sont les personnages. Wolverine est en gros sur l’affiche mais on ne peut pas dire que son rôle soit très intéressant. Un peu plus badass que dans les deux derniers volets de la saga, Logan est quand même surtout là pour jouer les entremetteurs entre Xavier et Magnéto, ce qui fait qu’il est de plus en plus en retrait au fur et à mesure de l’histoire. En fait, tous les personnages sont à peine survolés et ne sont là que pour faire progresser le scénario. Michael Fassbender fait de la figuration pure et simple en Magnéto jeune et Peter Dinklage (aussi connu sous le nom de Tyrion Lannister dans Game Of Thrones)  joue un Bolivar Trask fade et sans intérêt. Seul James McAvoy est convaincant et un poil intéressant en Xavier dépressif et alcoolique.


A Lannister always pays his debts..

 

Je critique, je critique… Mais au fond je comprends l’enthousiasme de la critique à la sortie du film. Le principal point fort de DoFP c’est la construction de son récit. Le rythme est très bien dosé et on ne s’ennuie pas une seconde. Ce n’est pas un tempo de folie mais au contraire une alternance de scènes d’action et de moments plus intimistes, le tout s’équilibrant parfaitement. Bryan Singer connaît son boulot et le fait bien.

Autre qualité : les effets spéciaux. On n’est pas du tout comme dans Wolverine Origins, dans un vomi d’effets numériques. Au contraire, le film a su garder un aspect très organique. Même le déplacement d’un stade entier arrive à garder un côté réaliste. Vraiment saisissant.

Ces quelques points forts arrivent à rendre le visionnage agréable mais quand on se penche un peu sur le fond, on se rend compte que le reste ne tient pas forcément la route. X-Men: Days of Future Past est un blockbuster. Un bon blockbuster. Mais ce n’est rien de plus malgré l’enthousiasme souvent exagéré qu’il a reçu à sa sortie.