La Voix des morts
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 02/02/2005 (
Le "bruit blanc" (traduction littérale) désigne le phénomène appellé E.V.P (Electronic Voice Phenomenon). En enregistrant dans le vide du son ou de l'image sur cassette audio ou vidéo, il permettrait d'entendre des voix et de voir des visages des morts...
Partant de ce phénomène scientifique, le réalisateur Geoffrey Sax nous propose un film d'épouvante plein de tension, de stress, de mystère et qui se termine pas un léger "twist".
Au début, La Voix des Morts ne laisse rien présager de sa qualité. En effet, pendant les vingt premières minutes, on pense que le long métrage va pencher vers la simplicité paranormale d'un Hypnose ou d'un Gothika. Heureusement il n'en est rien. Bien vite le film plonge dans un fantastique plus complexe qu'on voudrait le croire. Avec une intelligence scénaristique réelle, Niall Johnson parvient à nous faire douter puis croire, comme pour Jonathan Rivers, son personnage principal, incarné par Michael Keaton (l'inoubliable Batman dans les deux premiers films de la série).
Ainsi, on se retrouve captivés par une enquête informelle pleine d'éléments troublants, de révélations étranges, de scènes tendues et sombres. Le réalisateur, avec une direction particulièrement soignée et souvent stylisée, parvient à rendre crédible une histoire assez tordue en créant des ambiances pesantes, solitaires et inquiétantes. Les peurs de l'au-delà sont parfaitement exploitées avec une quantité d'ombres, de sons déformés et d'images torturées.
Piochant légèrement dans Kaïro et Ringu, La Voix des Morts arrive à conserver son mystère jusqu'au "twist" final qui se révèle un peu décevant. Sans vraiment surprendre, la révélation finale de pacotille ne gâche pas les aspects étranges développés précedemment dans le film car les dangers demeurent.
Au final, La Voix des Morts est un long métrage qui s'avère surprenant malgré un début incertain et un "twist" qui, sous la forme visuelle qu'il prend, peut apparaître légèrement ridicule. On retiendra particulièrement les scènes d'épouvante devant les écrans ainsi que la réalisation fine et maîtrisée.