The Tournament : petits meurtres entre... tueurs...
Cinéma / Critique - écrit par riffhifi, le 31/01/2011 (Un direct-to-video sympathique et plein d'action, qui jouit d'un casting haut de gamme. Rien de bien surprenant, mais trente tueurs lâchés dans une ville constituent un spectacle divertissant.
Après avoir été présenté à Cannes en mai 2009, The Tournament s'est péniblement frayé un chemin dans les salles de quelques pays improbables (le Koweit, la Turquie, Singapour), et dans les bacs à DVD américains et russes, avant de connaître une exploitation cinématographique au Royaume-Uni en juillet 2010. Il échoue finalement en France le 5 janvier dernier, grâce à une sortie vidéo plutôt médiatisée que l'on doit à Wild Side. On note au passage la volonté de mettre en avant la présence imposante de Ving Rhames (quitte à l'affubler de deux énormes guns), au détriment de Kelly Hu et Robert Carlyle qui étaient pourtant au même niveau que lui sur l'affiche anglaise. Scott Adkins, semi-vedette du cinéma d'action, disparaît lui aussi ; ne restent que Sébastien Foucan (un Français) et Ian Somerhalder, vu dans Lost et The Vampire Diaries.
DR.
Le concept est d'une telle simplicité qu'il tient en quelques mots sur le recto de la jaquette : « 30 tueurs d'élite. 10 millions de $. 1 seul vainqueur. » Rien d'inédit là-dedans, on pense à Battle Royale, Mort ou vif avec Sharon Stone et Gene Hackman, ou plus récemment Les Condamnés avec Steve Austin et Vinnie Jones ; le scénario le plus proche de The Tournament est celui de Mean Guns avec Christophe Lambert et Ice-T, et on ajoutera à la liste des antécédents le cynique Course à la mort de l'an 2000, dont le récent remake vient d'être gratifié d'une suite direct-to-video avec... Ving Rhames ! Le monde est petit.
Sur les trente participants du tournoi, organisé ici pour l'amusement d'une bande de milliardaires désœuvrés, on n'en rencontrera réellement qu'une dizaine, dont la plupart disparaîtront rapidement. Seules quelques personnalités émergent : Joshua
DR.Harlow (Rhames), ex-champion venu venger la mort de sa femme, la Chinoise Lai Lai Zhen (Hu), le Français Anton Bogart (Foucan)... et le père McAvoy (Carlyle), embarqué malgré lui dans une tuerie à laquelle il ne comprend rien. Les quelques sous-intrigues péniblement esquissées pour étoffer les caractères des protagonistes (et offrir quelques twists bien prévisibles à la compétition) ne masquent pas l'intérêt véritable de la chose : d'innombrables scènes d'action extrêmement bien troussées, exploitant le côté très « jeu vidéo » du postulat de départ. Pas avare en explosions et en geysers de sang, le film a le mérite d'exhiber des combats très lisibles. Le réalisateur Scott Mann, qui signe ici son premier long métrage, pourrait bien être un des « grands » noms du genre d'ici quelques années, aux côtés de Paul W.S. Anderson ou Renny Harlin (ah oui hein, j'ai mis « grand » entre guillemets). Dès son coup d'essai, il jouit d'un budget assez confortable pour lui permettre de briller, et d'un casting premier choix plutôt bien exploité (bien que Robert Carlyle soit finalement assez inutile). En bref, ça dépote, ça gicle, c'est efficace.
En bonus, sur le DVD comme sur le Blu-ray, on trouve une longue interview de Sébastien Foucan, le néo-Yamakazi inventeur du Parkour (et déjà vu dans Casino Royale en 2006), le making-of du film, et une palanquée de bandes-annonces.