6.5/10Somewhere : autopilote poétique

/ Critique - écrit par Guillaume, le 25/01/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Over the Rainbow ? (Fiche technique)

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Sofia Coppola, toujours très attendue, délivre une tranche de vie de star en détresse. C'est un peu long, un peu ennuyeux et il ne s'y passe pas grand chose. Pourtant, on finit finalement par s'attacher, en regrettant simplement que tout n'aille pas plus loin, vers un sens plus évident.

Somewhere : autopilote poétique
Elle Fanning.Il y a des films où l'on s'ennuie. Il y a des films où l'on s'ennuie, et pourtant, il s'est passé quelque chose. Il y a des films où l'on s'ennuie, où il s'est passé quelque chose, et pourtant, on n'arrive pas à savoir quoi.

Somewhere est indéniablement de cette trempe là. Est-ce une bonne chose ?

Johnny Marco (Stephen Dorff) est une star internationale, un acteur adoré. il vit au Château Marmont, hôtel californien de renom. Malgré sa Ferrari, les fêtes auxquelles il participe, et les nombreuses femmes avec qui il fornique après des soirées bien arrosées, il n'en est pas moins seul et déprimé. Sa vie, filmée de l'intérieur, est un désastre, sans aucun sens.
Un jour son ex-femme part en voyage lui laissant, pour quelques semaines, à s'occuper de sa fille, Cléo (Elle Fanning).

Somewhere : autopilote poétique
DR.
Tout n'est que tranches de vies un peu creuses, un peu vaines dans ce nouveau Sofia Coppola. Somewhere montre, sans expliquer, un peu à la manière d'un striptease bien léché. Au départ complètement morose, Johnny va peu à peu devenir complice avec sa fille, et finir par vouloir se remettre sur pied. Tout n'est donc pas pourri au royaume d'Hollywood.

La réalisatrice joue des plans longs où il ne se passe à peu près rien. Non pas qu'il n'y a rien à voir, mais plutôt que Sofia Coppola, ne souhaitant pas démontrer, ne peut que s'appesantir pour être certaine de bien montrer. De cette façon, l'ennui, bien sûr, la tendresse et une certaine forme d'intimité se forme, générant un certain attachement à cette photographie qui profite, la plupart du temps, de la lumière californienne. Et peut-être aussi de ses clichés de superficialité.

Mais chez Krinein, on n'osera pas affirmer qu'on a compris ce qui s'est passé. Au final, je suis même plutôt resté sur ma faim. Oui, c'est une histoire touchante : ce vieux briscard qui a tout pour lui, et qui pourtant, se rend compte qu'il lui manque l'essentiel. Mais est-ce bien là le message ? Peut-on imaginer qu'il s'agit plutôt de montrer quelques personnes s'agitant vainement ? Ou la difficulté d'un père à voir sa fille grandir ? Rien n'est sûr si ce n'est que le film dégage une certaine forme de poésie.

Le casting joue sur l'intimisme avec une grande force. De Dorff à Fanning - pourtant âgée de seulement 12 ans - tous les rôles résonnent justes. La vraisemblance semble être la règle, à tel point qu'on se surprend à imaginer que Somewhere est quelque part entre la télé-réalité et l'oeuvre artistique. C'est dire comme il risque de plaire à peu, et de faire plaisir à beaucoup. On se sent un peu volé à la fin de la projection, ayant attendu longtemps que le film démarre. Mais c'est oublier qu'il s'agit juste d'un instantané, un moment pris quelque part, à un instant t. Si bien que ce n'est qu'après quelques jours que l'on se rend compte qu'on s'est attaché à ce petit moment sans prétention.

Somewhere : autopilote poétique
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