2/10Le sang du diamant

/ Critique - écrit par Nicolas, le 23/11/2007
Notre verdict : 2/10 - It Chucks (Fiche technique)

Chuck est tellement fort qu'il arrive à faire saigner des diamants...

Bonjour, je m'appelle Nicolas, j'ai arrêté les gros nanars avec Chuck Norris depuis plus de quatre mois... enfin, jusqu'à hier soir...

Il ne faut pas m'en vouloir, je ne pouvais pas résister. Faut dire que cela faisait bien longtemps que le monsieur n'avait pas fait l'honneur d'une VF dans nos vertes contrées, et même si celle-ci fait partie des « Direct-to-DVD », le plaisir et l'intérêt sont là, dans des proportions toutes relatives. D'ailleurs, constatons les viles intentions marketings de certaines personnes qui n'hésitent pas à détourner un titre pourtant très éloquent (The Cutter, soit « Le Tailleur ») pour un autre plus ou moins judicieux (Le Sang du Diamant) ne cachant pas ses références pour un autre film déjà plus médiatisé (Blood Diamond, DiCaprio inside).

- C'est toi qui l'as balancé par cette fenêtre ?
- Ça sentait le renfermé...

Chuck s'interroge sur la notion de bien et de mal.
Chuck s'interroge sur la notion de bien et de mal.
Maintenant, intéressons-nous à l'acteur, puisque tout l'intérêt d'un film de Chuck Norris réside dans le fait qu'il contienne du Chuck Norris. Premièrement, l'homme a vieilli. C'est triste à dire, encore plus à voir, mais oui, Chuck Norris n'a plus sa belle cinquantaine fringante et lorgne plus vers les soixante-dix. Oh, rassurez-vous, Chuck est toujours le défenseur invincible et immortel des faibles et des causes justes, mais il faut savoir rester cohérent, avant tout pour changer un peu. Ainsi, pardonnez-moi de vous l'annoncer avec si peu de tact, mais dans le Sang du Diamant, il arrive à Chuck d'échouer ou de perdre un combat. Vous avez bien lu, Chuck se fait dépoutrer et se fait même défenestrer par de vils gaillards plus jeunes que lui. Aïe. L'astuce est pourtant visible comme le nez au milieu de la figure du prince Charles : à chaque fois que Chuck se prend quelque chose, une doublure le remplace, ceci explique cela. Magie du cinéma, quel suspense ! Chuck, apparemment résigné, hésite parfois à revenir à ses bonnes vieilles méthodes, comme le secouage frénétique de mitraillette - son seul accessoire étant un flingue de poing, Chuck se contente de tirer n'importe comment, de toutes façons les balles iront à bon port, soyez-en certains.

- Vous savez, cette salle n'est pas mentionnée sur la carte volée du Caire.
- Ça fait trois semaines qu'on est là et c'est maintenant que tu nous le dis !?

Clark n'a qu'à bien se tenir !
Clark n'a qu'à bien se tenir !
Mais posons-nous les bonnes questions : quelle cause, quel mal infâme le seigneur du karaté Norris va-t-il combattre ? En fait, pas grand-chose pour une fois, ou en tout cas rien de bien surprenant. Lorsqu'il ne reste plus de mal sur Terre, il faut savoir en trouver, l'Allemagne nazie ou des kidnappeurs russes feront l'affaire. Ces salopards engagent Daniel Bernhardt, professionnel d'arts martiaux reconverti dans l'acting, plus connu pour ses seconds rôles (un des agents de MatriX Reloaded) que pour ses premiers (Bloodsport IV). Le plus beau, c'est qu'une fausse moustache et une perruque lui donnent la réputation de caméléon du terrorisme, mouarf. Bref, le voilà confronté à Chuck. Le clash est titanesque, les bruitages fusent dans tous les sens, le sang (du diamant) pisse, l'ambiance est électrique. Ah, ça fait du bien de voir ces crétins de nazis s'en prendre plein la face, merci Chuck, retourne-leur une patate pour moi ! Le final est de toute beauté, creuse le fossé entre l'intelligence de la justice juste et de l'amour (retirer les sangles de la bombe pour la poser autre part), et la stupidité des vilains monstres qui font du mal aux gens et c'est pas bien (mettre une minuterie sur la bombe).

- On se calme, je suis du bon côté !

Oui, Le Sang du Diamant est un nanar, un vrai, mais un de la petite gamme. Quelques bons mots éclosent comme des petites fleurs, mais c'est surtout l'aspect convenu de l'ensemble et la sottise du scénario qui l'emportent, tandis que la réalisation stylée de Bill Tannen confirme ce que l'on savait déjà : Le Sang du Diamant ne sera qu'un petit film de série B sans ambition aucune, n'existant que par la présence de Chuck Norris, lui-même rattrapé par le temps. L'homme vieillit, mais sa légende lui survivra. Les légendes ne meurent jamais. Jamais, vous m'entendez !?