Rire et châtiment
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 24/01/2003 (Tags : film rire isabelle comedie chatiment doval garcia
Son premier long métrage, Isabelle Doval a choisi de le réaliser avec son époux, monsieur José Garcia je vous prie. Gage de qualité.. ? Peut-être que oui, peut-être que non, et les à priori restent davantage obscurs à la lecture du synopsis, croisement étrange entre comédie, surnaturel, et drame.
Vincent Roméro (José Garcia) a beau être un ostéopathe respecté, brillant et boute-en-train à l'extrême, sa femme Camille (Isabelle Doval) ne peut plus supporter son attitude frivole et détachée de tout. A peine affecté par sa rupture, Vincent doit vite faire face à un nouveau problème : à la soirée d'anniversaire d'un de ses amis, un homme meurt de rire suite à une de ses blagues...
Des cadavres de ce genre, il y en aura plusieurs tout au long du film, ce qui provoquera une crise de conscience chez notre sympathique docteur. Ha ha, nous voilà devant le noeud de l'intrigue : Vincent doit faire sa rédemption, il doit s'intéresser aux autres! Il ne faut pas être devin pour deviner directement qu'il va réussir cette tâche et régler tous ces problèmes avant que le générique ne décide de clôturer la séance. Avant, le mystère surnaturel s'installe, puis fond doucement vers un Mea Culpa psychologique d'un homme en peine de coeur. Pourquoi pas, si ça se tient. Le très gros problème du film, c'est la relative maladresse d'Isabelle Doval, probablement dû à son manque d'expérience dans le rôle de réalisateur. Outre quelques effets de style assez moche, certaines scènes s'étirent démesurément, principalement au démarrage, comme les cinq bonnes minutes dédiées entièrement à une blague racontée par José Garcia, et le film collectionne un très bel étalage de « micro dans le cadre », avec une certaine constance qui frise l'amateurisme complet. Au moins José Garcia reste fidèle à lui-même, c'est à dire absolument parfait, dans les moments aussi bien comiques que profonds, et un second rôle de choix en la personne de Benoît Poolvoerde (et son ami Michael) fait également grimper l'intérêt.
Un scénario sympathique et gentillet, malheureusement très mal maîtrisé par la réalisatrice Isabelle Doval. Néanmoins, elle donne à son mari José Garcia une occasion en or pour exercer son plein talent dans un quasi-one man show des plus convaincant.