La recrue
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 18/06/2003 (A la recherche de la nouvelle star (de la CIA)
« Bonsoir, et merci de nous rejoindre sur le plateau de A la recherche de la nouvelle star, Al Pacino pour vous servir, et ce pour toute la durée de la critique. Je vous rappelle le but de cette émission, désigner parmi un parterre d'aspirants - espions LA recrue de l'année, la future star de la CIA, l'Agent Spécial par excellence, en bref, celle qui va nous passionner pendant deux heures de film. Notre premier candidat s'appelle Colin Farrell, il nous vient d'Irlande, et il possède déjà un solide passé d'acteur derrière lui... »
Intrigué par la disparition de son père en 1990, James Clayton (Colin Farrell) accepte la proposition d'intégration au programme d'entraînement de la CIA de l'agent Walter Burke (Al Pacino). Direction : La Ferme, centre de formation secret des services secrets américains, où les nouvelles recrues reçoivent le B.A.BA du métier ainsi qu'un entraînement psychologique très poussé. « Les apparences se révèlent souvent trompeuses », tel est le message que Walter cherche à communiquer à ses élèves, ce que James va apprendre à ses dépens...
Un an et quelques mois après Spy Game, c'est au tour de Pacino et Farrell de prendre les places de Redford et Pitt, respectivement vétéran et recrue. Alors que le premier jouait plutôt sur un tableau introspectif, où l'enjeu devenait la survie et l'intégrité du jeune blanc bec un peu trop présomptueux, La Recrue joue sur une succession de vraisemblances pas si vraisemblables qu'elles le laissent supposer. Formé dans la première partie, phase d'entraînement classique où les sentiments et les accrochages naissent, le spectateur apprend un facteur important qui devient le moteur d'intérêt du film : le doute. Car une fois sortie du contexte d'apprentissage, notre sympathique recrue pose pleins pieds dans l'univers de l'espionnage et ses trompes-apparences, avec pour seule garantie son instinct. Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux ? Où commence le test, et où s'arrête-t-il ? Les théories débutent et se réfutent, les éléments s'accumulent, l'histoire s'embrouille en parallèle avec notre discernement. Impossible alors d'entrevoir précisément l'aboutissement de tout ceci, et finalement plus qu'à saluer le joli suspense fourni. C'est bien fait, bien rythmé, un peu alambiqué mais très agréable à décortiquer.
Un bon petit film d'espionnage un brin compliqué, sa lourde mécanique posée sur la relation Pacino/Farrell et une problématique déroutante du doute et des apparences. Pas inoubliable mais bien mené et intéressant.