Quatre frères
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 06/10/2005 (Tags : freres quatre film mercer code singleton wahlberg
La filmographie de John Singleton est plus ou moins inconnu du public français, à une exception près : 2 Fast 2 Furious. Pas la meilleure carte de visite, avouons-le, qui nous fait regarder Quatre Frères d'un assez mauvais oeil (surtout que Tyrese Gibson, « black de service » de 2 Fast 2 Furious, est une nouvelle fois de la partie) : deux blancs, deux noirs, liés autrement que par le sang, des rêves de vengeance plein la tête, mené par un Mark Wahlberg sur le retour après deux ans d'absence à peu près...
Evelyn Mercer est assassiné froidement dans les rayons d'une supérette d'un quartier de Détroit. Ses quatre rejetons, deux blancs et deux noirs, rentrent alors la maison et ne tardent pas à découvrir que le décès de leur mère n'a rien d'une coïncidence. Implacablement, ils vont remonter la piste des tueurs pour démasquer l'homme à l'origine du meurtre...
Le postulat auquel on pourrait s'attendre : le sentiment fraternel de deux blancs et deux noirs, tous adoptés sous les mêmes jupons, dans le marasme ambiant des bas-fonds de détroit. Ce que l'on en obtient : une enquête à la dure menée par quatre têtes de plomb. Les bases du film se pose en moins de dix minutes : maman a été tuée, les fistons rentrent au pays, et la vengeance s'impose. Coup de bol, ou je ne sais quoi, la police est corrompue, un peu mou du genou, et se révèle très peu regardante sur le port d'arme. Et donc, en conséquence directe, les armes et les balles pleuvent sans qu'on puisse espérer en établir une liste exhaustive (en admettant que l'envie de faire une liste nous vienne, bien sûr) : Beretta 9 mm, Steyr Aug, MP5, Uzi, etc etc. Ca canarde pas mal, et c'est efficace : les frèros découvrent vite une sous affaire planquée en dessous de ce banal assassinat de quartier. Aussi, pourquoi ne pas continuer dans la même idée ? A grands renforts d'essence et de flingues, la pelote se démêle, régulière et plutôt mince, sans chercher à aborder un autre thème que celui de la vengeance organisée et implacable. Et plutôt soft admettons le, au regard de la centaine d'autres films traitant du même sujet. Le quatuor ne fonctionne pas si mal, malgré un jeu d'acteur parfois en demi-teinte (la démarche chaloupée de Wahlberg y est peut-être pour quelque chose), sans toutefois pousser à la réflexion attendue. Si bien qu'en fin de compte, tout ce qui nous reste tient du polar de basse fréquence, franchement pas original dans son déroulement, usant des récurrences du genre pur construire une intrigue pataude et simpliste.
Un polar nous ramenant 20 ans en arrière, plus généreux sur les fusillades et les interrogatoires musclés que sur une quelconque réflexion sociale, mêlant violence plus ou moins soft et humour facile tout le long d'une intrigue plutôt maigre.