Push
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 13/09/2009 (Tags : push verb traduction definition notifications with for
Le concept paraît peu original, au premier abord. Heroes est déjà passé par là, et personne n'aura pu y échapper. Il devient donc évident que Push est un opportuniste, va chercher à utiliser la série de Tim Kring pour se forger une réputation. Total, 48 millions de dollars engrangés à travers le monde, pour un budget initial de 38 millions. Pas si mal.
Push met donc en scène quelques personnages dotés de pouvoirs paranormaux, évidemment contractés lors d'expériences parapsychiques menées pendant la seconde guerre mondiale. Foutue guerre, tu nous en auras fait voir ! Bref, certains peuvent voir l'avenir, d'autres peuvent altérer la forme des objets, d'autres encore savent manipuler l'esprit des gens, etc etc. Il y a bien une dizaine de catégories différentes, et le film fait en sorte que chaque pouvoir soit présenté et utilisé. Bonne pâte, il nous montre exactement ce que l'on attend : de la télékinésie à tout va, de la manipulation meurtrière, des types à la tronche flippante qui hurlent comme pas possible... Push assure et se positionne comme un divertissement tout à fait respectable, certes parfois détroussé par des effets spéciaux un peu moins réussis que les autres, mais toujours de bon goût. Les effets de style les plus simples sont parfois les plus amusants, comme cet homme qui arrive à changer l'aspect de n'importe quel objet. Bon point également pour la photographie, qui met en valeur de façon pertinente la ville de Hong Kong. Celle-ci est davantage qu'un simple décor, c'est un terrain de chasse utilisée de façon très respectable par le réalisateur, qui n'hésite pas en utiliser les caractéristiques et les recoins.
Les choses se gâtent dès que l'on parle du scénario. Disons que celui-ci aurait pu être tout à fait respectable, s'il ne partait pas dans sa deuxième moitié dans un trip anticipatif des plus incompréhensibles, pour ne pas dire incohérents. Cet espèce de pelote de fils a beau avoir un certain mérite, celui de pouvoir greffer des nombreux personnages à l'intrigue sans forcément les sous-utiliser, elle demeure nébuleuse et pas toujours très inspirée. La dernière scène achève de nous mettre dans l'embarras, et l'on passera plusieurs minutes à essayer de démêler tout ça, en vain. La porte est néanmoins ouverte à une suite, si les producteurs estiment le risque rentable. Et nul doute que le casting répondra à l'appel, a priori assez amusé par le thème du film.
Chris Evans s'en sort d'ailleurs avec un certain honneur, tout comme la petite Dakota Fanning qui lui donne merveilleusement bien la réplique, malgré un manque de maturité évident dans certaines situations ; Camilla fait sa Belle de service, elle est là pour cela, tandis que Djimon Hounsou ne révolutionnera pas le rôle du méchant sans état d'âme. Quant à Paul McGuigan, derrière la caméra, sa réalisation fait honneur aux films de super-héros, avec des inspirations forcément démonstratives.
Un film très alambiqué, parfois même incompréhensible, mais loin d'être un ratage. Ce petit monde bourré d'effets spéciaux nous berce pendant presque deux heures avec une certaine énergie et un peu d'inventivité. Le genre n'est pas renouvelé, mais il est sur la bonne voie.