Passé virtuel
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 16/09/2002 (Tags : film virtuel rusnak josef fiction science films
Le syndrome MatriX est là et bien là. En guise de preuve, voici Passé Virtuel, qui reprend certaines idées des Wachowski et les assaisonne à la sauce Dark City, espérant obtenir quelque chose d'à la fois bon et nouveau. Et s'il ne restera pas dans les mémoires, il faut reconnaître qu'il s'en tire plutôt bien.
Hannon Fuller est le génial inventeur d'un prototype de réalité virtuelle, garantissant une immersion vraiment réelle dans l'Amérique des années 30. Alors que son assistant Douglas Hall croit que le projet est encore loin d'aboutir, Hannon satisfait tous ses fantasmes grâce à son programme. Au retour d'un de ces voyages, juste après avoir fait une découverte importante, Hannon est assassiné près d'un bar miteux. Pour la police tout porte à croire que l'assassin n'est autre que Douglas Hall, nouveau propriétaire de la boîte par testament, mais qui ne se souvient pas de sa dernière nuit...
La réalité dans la réalité, voilà le concept qu'utilise Passé virtuel. Après l'assassinat de Hannon, alors que plein d'évènements se bousculent, Douglas commence sa propre enquête dans son univers et dans celui virtuel. Car dans le premier, une mystérieuse fille nommée Jane Fuller (Gretchen Mol) apparaît comme par enchantement (Hannon n'ayant pas d'héritier), et dans l'autre un barman un brin déjanté découvre la vérité. Passé Virtuel se base donc sur ce petit mélange entre haute technologie et enquête policière. L'alchimie prend bien, grâce à un scénario réfléchi et intelligent, rondement mené bien qu'un peu soporifique par moment. Un effort particulier a été fait pour reconstruire l'Amérique de 1937, visuellement très crédible, mais qui perdra bientôt de son intérêt pour se donner entièrement au côté technologique. Après 2/3 du film, le scénario se ramollit. Les révélations ont été faites, et il a fallu trouver une happy end tout en oubliant la réflexion philosophique que certains protagonistes ont amorcé. Les vingt dernières minutes clôturent difficilement le film, avec un rebondissement final pas franchement étonnant et même un peu bateau.
Passé Virtuel se dote d'un bon scénario, peut-être un peu trop négligé sur la fin, mis en valeur assez froidement par son réalisateur. Même si les acteurs ont peine à y croire, et à nous y faire croire, on suit agréablement ce tortueux mélange jusqu'au dénouement, sans trop s'endormir.