6.5/10Oblivion - Oublier n'est pas jouer

/ Critique - écrit par Nicolas, le 14/04/2013
Notre verdict : 6.5/10 - Cruising speed (Fiche technique)

Tags : oblivion elder scrolls steam jeux goty jouer

Que les deux - trois PGM attirés par le titre prennent la porte directement, ce n'est pas une adaptation du best-seller des Elder Scrolls. Comme les affiches nous l'ont bien fourré dans le crâne, il s'agit d'un film avec Tom Cruise, reposant essentiellement sur la présence de Tom Cruise, comptant sur Tom Cruise pour obtenir suffisamment de crédit auprès du public. Ah, et c'est de la SF, avec une fin du monde certifiée par les producteurs de la Planète des Singes - Les Origines et le réalisateur de Tron L'Héritage, et basée sur un budget de près de 120 millions de dollars. On s'attendrait donc à en prendre un peu plein la gueule, même si le chèque de production s'avère finalement assez faible par rapport à d'autres productions emblématiques. Mais la bande-annonce nous calme : univers épuré et mystère / conspiration / autre-truc-à-définir seraient de la partie. Mince, va falloir réfléchir ?

Oblivion - Oublier n'est pas jouer
Travail.

Suite à l'arrivée des belliqueux extraterrestres dénommés Scavs (Chacals en français, appréciez), l'humanité s'est pris une sacré claque dans la figure et a du refaire la décoration à coups de bombes nucléaires. Désormais, ce qu'il reste des terriens a migré vers Titan, une des lunes de Saturne, et pompe les ressources de la Terre pour survivre. Jack et Victoria sont affectés à la surveillance et à la maintenance des drones de sécurité, lesquels éloignent les Scavs des installations Terriennes. Mais un beau jour, une vieille capsule de fusée s'écrase sur la planète, et ce qu'elle contient va bouleverser les convictions de Jack...

Oblivion - Oublier n'est pas jouer
Amour.

Mon résumé n'est ni plus ni moins qu'un paraphrasage du résumé officiel du film vaguement mâtiné de mes connaissances sur le sujet - forcément, je l'ai vu. Mais même dans ces conditions, on se doute de quelque chose, non ? Vous le piffez, le twist à la con ? Oui, il existe, et il n'est pas aussi débile que je le laisse entendre. Ce qui ne va pas, c'est plutôt la manière dont il s'exprime à travers les personnages. Il existe ici une sorte de statu quo émotionnel qui fait que chaque protagoniste ne parvient pas à dégager la moindre sensibilité par rapport au sujet, par rapport à l'enjeu, par rapport aux autres, et par rapport à lui-même. Même Tom Cruise, qui s'accapare un sévère pourcentage de présence (quasi 100 %) semble anesthésié par les évènements, par ce qu'on lui révèle. Et pourtant, c'est du genre à changer profondément la vie d'un homme, croyez-moi. L'impact sur nous est donc plutôt faible, l'enjeu pas assez mis en valeur pour que l'on s'y intéresse - surtout que, comme c'est souvent le cas dans ce type de situations, se comporter comme des crétins peu soupçonneux est un standard. Bref, pas trop de jugeote, pas trop d'émotions, on se rabat sur la plastique du film qui s'avère plutôt réussie dans l'ensemble. Le film fait la part aux étendues désertiques et à quelques vestiges d'une civilisation désormais un peu altérée par le nucléaire, pas grand chose de plus à regarder. C'est minimaliste, mais donne un ton au film, un peu à la Wall-E. Le département effets spéciaux n'aura plus qu'à gérer quelques drones de combat, un véhicule aérien et quelques plans larges sur une station aérienne, et il pourra partir en week-end avec la satisfaction du travail bien fait.

Aucune remise en question de la SF pure et dure, Oblivion se contente de soigner sa plastique sans mettre en valeur son scénario, un peu bancal sur certains points. Car quand on ressort de la salle avec plus de questions que de réponses, alors que le film semblait clarifier la situation dans son ensemble, on peut affirmer qu'il manque des briques à la construction. Peut-être une future version longue arrangera-t-elle les choses ?

Oblivion - Oublier n'est pas jouer
Glande.