6/10New Délire, les aventures d'un Indien dans le show-biz

/ Critique - écrit par Nicolas, le 03/07/2007
Notre verdict : 6/10 - La Classe Bollywoodienne (Fiche technique)

Tags : dans film cinema delire indien show aventures

Saajan Chale Sasural est un film Bollywoodien comme les autres :Marianne James a perdu du poids....
Marianne James a perdu du poids....
une durée astronomique (tout du moins selon Légitimus et Le Roch, lui associant la durée pharaonique de 4H20), des chorégraphies chantantes et dansantes en veux-tu, en voilà avec un surplus, et un petit côté kitsch assez souvent retrouvé dans les comédies venues d’Inde. Parmi le (très) vaste nombre de productions indiennes à l’année, il y avait à la base peu de chances que nous, français encore assez peu habitué à Bollywood (même si le genre se démocratise), nous entendions parler de Saajan Chale Sasural, qui plus est lorsqu’il s’agit d’un film de 1996 n’ayant pas vraiment cassé la baraque. C’était sans compter l’heureuse initiative française, engagée par
Pascal Légitimus et Eric le Roch, qui est allé récupérer les droits du film pour en faire un pastiche de la même trempe qu’une certaine Classe Americaine (c’est bon, mangez-en) ou qu’un certain Kung Pow (c’est moins bon, mais mangez-en aussi).

Le concept est simple sur le papier, mais compliqué à mettre en œuvre, puisqu’il s‘agit de prendre le film,
"Et mon poing, c'est du riz Basmati !?"
de virer toute la bande-son, d’écarter une partie de la vidéo, de remonter le reste, puis de réenregistrer une nouvelle bande son en synchronisant les voix avec le mouvement des lèvres des acteurs originaux si possible. Ainsi naît une nouvelle histoire, relativement proche de l’originelle, qui nous dévoile les péripéties de Bobby, jeune chanteur ambitieux parti à la conquête du Show Biz. Surprise, l’intrigue se tient plutôt bien, à en oublier presque parfois que le film a été remonté et rescénarisé, et l’on se surprend à douter de l’apport scénaristique des deux auteurs, tellement certaines situations semblent n’avoir pas été retouchées, outre la bande-son.
Celle-ci donne évidemment dans la référence sympa mais pas forcément drôle, et ne parvient pas vraiment à atteindre le cran « délire » annoncé par le titre du film. Mêmes les musiques, gentiment décalées, n’assaisonne pas tellement les zygomatiques, mais celles-ci ont le mérite de révéler le point crucial de l’humour de New Délire : Saajan Chale Sasural lui-même. Un monument de kitsch qu’il est impossible décrire, fleurant bon à la fois le film commercial et le petit budget plus ou moins bien utilisé. Le surjeu de l’acteur principal est à lui seul un moment d’anthologie, mais les petits détails un peu nazos du film, qui se veut être une comédie à la base, sont nombreux et mémorable.

Des petits détails, Légitimus et Le Roch ont décidé d’en ajouter aussi, au moyen des technologies numériques et bien malgré un master de base assez crade. Ainsi, traîne parfois à l’écran un joueur de golf égaré, des petites animations cartoonesques, ou bien encore d’étonnants running gags.

En bref, une étonnante initiative qui semble puiser son intérêt dans son matériau de base, sorte de nanar à l’indienne où se retrouvent toutes les caractéristiques du cinéma Bollywoodien. La conjonction avec l’humour bien français de Pascal Légitimus et Eric le Roch fonctionne pas trop mal, à ceci près qu’il n’arrache que trop rarement le rire et se contente de faire sourire, au mieux. Bonnes prestations du casting vocal cependant, rassemblant notamment Jean-Marie Bigard, Luis Rego, Hélène de Fougerolles, Charlotte de Turckheim, et Malthilda May.