8/10La Mémoire volée - The bumblebee flies anyway

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 30/04/2005
Notre verdict : 8/10 - « I you had to let go over your past to have a future, would you do it? » (Fiche technique)

Barney Snow (Elijah Wood) se réveille un matin dans un hôpital en ayant perdu la quasi totalité de sa mémoire, à l'exception de son nom et d'images d'un accident de voiture qui le hantent jour et nuit. Rapidement, il se rend compte qu'il est le seul résident de l'hôpital à ne pas être en phase terminale d'une maladie. Néanmoins, il suit un étrange traitement prodigué par le docteur Harriman (Janeane Garofalo)...

The Bumblebee Flies Anyway est un film canadien de Martin Duffy adapté du livre de Robert Cormier. Se déroulant majoritairement dans un hôpital, le long métrage instaure un univers calme, tiède, familier et rassurant où les amitiés et l'amour rencontrent les doutes, les interrogations et la mort. Centré sur le personnage de Barney Snow, magistralement interprété par le touchant et juste Elijah Wood (The Ice Storm, Deep Impact, The Faculty...), l'histoire nous entraîne dans une découverte de soi qui s'avèrera plus complexe qu'il n'y paraît: les souvenirs vacilleront entre rêve et réalité, et l'avenir apparaîtra aussi bien cruel que plein d'espoir.
Sur un rythme lent et avec une réalisation sobre, Martin Duffy nous livre une oeuvre triste teintée de moments lumineux, aussi bien scénaristiques que visuels. Les histoires d'amitiés sont souvent dures en montrant la force destructrice du cancer ou encore les sentiments de pitié ressentis envers les malades. L'histoire d'amour, avec la sublime Rachael Leigh Cook (Les Filles font la loi, Get Carter, Elle Est Trop Bien...), est criante de vérité avec sa simplicité tendre et innocente.
Seule reproche, la musique souvent joyeuse de Christopher Tyng est fréquemment en décalage avec l'intensité émotionnelle vue à l'écran.

« Si vous deviez tirer une croix sur le passé pour avoir un avenir, le feriez-vous? », ce choix difficile résume le fond du film, mais en aucun cas la totalité. Il faut en effet y ajouter la cruauté de la fatalité, l'espoir face à l'impossible ainsi que l'amitié, l'amour, la poésie et le rêve à apprécier à chaque instant.