Les vacances du Petit Nicolas
Cinéma / Critique - écrit par Islara, le 08/07/2014 (Tags : nicolas petit vacances france film goscinny sempe
Aussi bien réussi que le premier volet, Les vacances du Petit Nicolas est le film idéal pour commencer l'été. Explications...
Les vacances du petit Nicolas, voilà un film idéal pour bien démarrer ses vacances d'été. Tourné, entre autres, sur les célèbres et prestigieuses plages des Dames et du Bois de la Chaize à Noirmoutier, avec une palette de cartes postales de l'Île en générique, il donnera dès le départ aux Vendéens, de résidence ou de villégiature, un goût très savoureux. Quant aux autres, il ne leur restera plus qu'à venir voir par eux-mêmes cette charmante destination de vacances et profiter de son micro-climat en beau temps permanent ou presque (non, non, Krinein ne travaille pas pour l'Office de Tourisme de Noirmoutier).
Plage des Dames à Noirmoutier.
Ensuite, viendront, comme dans la première adaptation, une succession de scènes toutes aussi hilarantes les unes que les autres et tenues par un excellent rythme. C'est toute la finesse de ces adaptations cinématographiques du Petit Nicolas : on ne s'ennuie pas, l'histoire avance vite et on savoure quelques bonnes tirades de bonne élocution, notamment celles sur l'école républicaine. L'imbrication des différentes petites scènes est ainsi très bien agencée. Elles suivront pour certaines un fil directeur, auront pour d'autres quelques conséquences pour la suite ; bref, elles sont plus qu'une simple accumulation de gags sans logique, ce qui fait des vacances du petit Nicolas un vrai film, avec un début et une fin et, cerise sur le gâteau, une touche d'émotion et de romantisme tout à faite pertinente en conclusion.
Les personnages ont aussi l'avantage d'être renouvelés puisque l'on change de lieu, tout en gardant quelques piliers incontournables (le directeur, le patron et Marie-Edwige notamment). Certains nouveaux vaudront leur pesant d'or et de rire, croyez-nous.
Enfin, certains instants seront comme de véritables points d'orgue d'humour, soit grâce au jeu d'acteur impeccable des différents personnages (mention spéciale pour les yeux d'une certaine Isabelle), soit par l'utilisation de quelques grands moyens auxquels on ne s'attendait pas (si si, il y a une belle scène d'explosion), soit par la montée en puissance concomitante de l'histoire, de la musique et de sobres hurlements.
Certains diront que Les vacances du petit Nicolas, ce n'est pas le film de l'année, ça a un côté un peu vieille France et vielle école de cinéma qui déplaira probablement un peu à certains, sauf que d'une, les façons de faire "vieille école" sont bien plus riches qu'on ne croit, de deux, les comédies sont une denrée impérissable dont on ne lassera jamais et dont on a grand besoin. Il serait d'ailleurs temps que les gros festivals de cinéma créent une catégorie "meilleure comédie" car il est vraiment dommage de les laisser ainsi pour compte. Les vacances du Petit Nicolas n'y auraient peut-être pas de prix, mais au moins une nomination car il est vraiment très agréable de n'avoir aucun temps mort, de profiter d'un bon scénario et d'un aussi bel enchaînement de gags.
Succession de gags et fil directeur.
Crédits
Extrait d'interview de Jean-Jacques Sempé (BCG Presse)
Q : Qu’aimez-vous dans le travail de Laurent Tirard ?
R : Il est assez strict et n’utilise pas de moyens considérables comme on a tendance à le faire aujourd’hui. Etant de la vieille école, c’est sa sobriété qui me plaît le plus. C’est pour cela que lorsqu’il a émis l’idée de réaliser une suite à son film, j’étais ravi et l’ai laissé libre de ses choix.
Q : Aimeriez-vous qu’il y ait d’autres films sur le Petit Nicolas ?
R : S’il y a d’autres films, c’est que la demande s’en ferait sentir, alors évidemment, j’en serais ravi !
Extrait d'interview d'Anne Goscinny (fille de Renée Goscinny)
Q : Avez-vous suivi l’écriture du scénario ?
R : Je suis toujours de très près l’écriture d’un scénario. Indépendamment de mon penchant personnel qui porte très naturellement vers l’écriture, je suis l’ayant-droit de mon père et je ne veux pas qu’on détourne son œuvre. Il faut savoir transgresser pour servir et non se servir au prix de la transgression ! Mais avec Laurent Tirard et Grégoire Vigneron, je n’étais pas sur le qui-vive car je leur fais confiance. Leur travail est brillant, carré, juste et en plus, très drôle.
Q : Aimeriez-vous qu’il y ait un troisième volet ?
R : Ce que fait Laurent est tellement réussi et élégant que j’en rêve. Mais je comprendrais parfaitement qu’il me dise qu’après un Astérix et deux Petit Nicolas, il aspire à aller explorer un autre univers. Et puis c’est le public qui nous dira s’il a envie ou non de voir Nicolas au cinéma une troisième fois !